La ville d’Alger est en danger. En plus d’un éventuel séisme qui peut s’avérer dévastateur, la capitale est menacée par l’usine de gaz de Sidi R’zine, située à une quinzaine de kilomètres du centre-ville.
L’usine de gaz de Sidi R’zine contient en effet un stock de 14000 M3 de gaz liquide. Mais dans le cas où ce gaz devient une pression, la quantité est multipliée par 10 millions, ce qui donne 140 millions de M3. « Si une telle quantité de propane explose, la puissance de destruction dépasse alors celle de la bombe atomique de Hiroshima », a révélé un expert en catastrophes naturelles. « En terme d’impact, l’explosion peut faire d’énormes dégâts sur un rayon de 20 KM avec des brûlures de 3°. Un choc qui entraîne la mort automatique des personnes atteintes », a expliqué l’expert, qui a accès à un rapport établi après le séisme de 2003. Pis, un séisme de plus de 7° sur l’échelle de Richter pourrait provoquer une fracture dans les installations de l’usine avec des « dégâts absolument incalculables ». Surtout qu’une explosion du site toucherait, en plus des habitations et des vies humaines, l’aéroport international d’Alger. Ce dernier serait construit sans les autorisations de la Protection civile.
Des experts algériens et étrangers ont demandé au ministère de l’énergie et des mines de délocaliser l’usine de Sidi R’zine. En vain. Il semblerait que le coût financier d’une telle opération est derrière cette réticence. Les vies humaines ont-elles un prix ?
Essaïd Wakli