L’Algérie a hérité un défaut de la « pire espèce » de son colonisateur selon l’ancien président du FMI

Redaction

L’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus porte un regard très peu amène sur l’économie algérienne. Dans son livre-mémoires, « La scène de ce drame est le monde », le Français pense que l’Algérie souffre d’un double handicap. « Ce pays, en fait, ouvre l’histoire économique de son indépendance handicapé d’une double tare : les mirages soviétiques d’une planification centrale conduisant à de formidables gaspillages de la rente pétrolière et un interventionnisme colbertiste de la pire espèce, hérité de son colonisateur, dont il ne fera qu’accentuer les travers. », écrit-il après avoir rappelé qu’il a déjà vécu une partie de sa jeunesse dans notre pays. Il avait également effectué plusieurs voyages en Algérie lorsqu’il était à la tête de l’institution de Bretton Woods.

L’ancien premier responsable du FMI est aussi sévère avec le Maroc. « Lorsque l’on en vient aux affaires économiques du Maroc, il écoute avec une grande attention nos analyses et le plus souvent veille à ce que l’on suive nos recommandations (…) Comme souvent dans les pays où le souverain gouverne d’une main ferme, ses collaborateurs tâchent de me voir avant nos rencontres. Un constant leitmotiv : ‘Surtout, dites bien à sa Majesté’…».

Par contre, Camdessus est très clément avec la Tunisie. Il pense que ce pays est pour l’Afrique du Nord « ce que le Chili est à l’Amérique latine : le pays phare. Elle mène prudemment sa barque, ouvre progressivement son commerce et ses finances extérieures et bénéficie des apports du tourisme et des investissements étrangers ».

Michel Camdessus a été président du Fonds monétaire international de 1987 à 2000.

Essaïd Wakli