« Nous avons encore les ressources financières pour atteindre l’émergence ». Ce constat que fait l’économiste Abdelhak Lamiri est celui de nombreux spécialistes économiques. Des moyens pour réussir, l’Algérie en a mais n’en dispose pas. Pourquoi ?
Y a-t-il quelqu’un pour sauver l’Algérie ? C’est la question pérpetuelle qui revient chez les experts de l’économie algérienne. L’Algérie a des ressources financières, naturelles, territoriales et humaines, en somme tous les ingrédients pour arriver en tête des pays émergents mais la recette ne prend pas. En dépit des recommandations qui arrivent du monde entier, le pays tend à stagner. C’est pourquoi Abdelhak Lamiri a encore tiré la sonnette d’alarme à l’occasion de la sortie de son livre « la décennie de la dernière chance ». L’économiste estime que l’Algérie a une dernière occasion de décoller et doit en profiter avant qu’il ne soit trop tard. « Il faut se donner de l’espoir. Avec les ressources financières dont nous disposons et nos capacités d’endettement on peut réussir. Si on rate cette décennie, je ne peux imaginer quel sera l’avenir de nos enfants », a-t-il expliqué lors d’une conférence.
Ne pas rater cette décennie charnière est une chose, mais de quelle manière ? Selon l’économiste l’Algérie doit repenser son système en optant pour « une industrie du savoir, qui doit être menée par des entreprises en mesure de moderniser la gestion de tous les secteurs économiques, y compris l’éducation et la santé. Or, en Algérie, l’Etat a mené sa politique de développement économique sans ces entreprises qui sont « les fondamentaux de l’émergence », analyse-t-il. Il prône également un développement décentralisé, afin d’encourager le financement de l’investissement productif et de revoir l’organisation de l’Etat en optant pour une coordination renforcée entre les cellules de stratégie des ministères.
Des conseils avisés, mais difficile de les appliquer lorsque même l’Etat algérien préfère la politique de l’autruche que de penser à une relève économique. Abdelmalek Sellal, le Premier Ministre avait déclaré il y a quelques semaines, que la situation économique de l’Algérie était tout à fait maîtrisée. Le pays pouvait compter encore longtemps sur ses ressources dégagées par la production et l’exportation d’hydrocarbures. Innovant n’est-ce pas ?
La rédaction avec APS