L’Algérie a une gouvernance catastrophique de ses ressources naturelles

Redaction

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L’Algérie a des ressources mais ne sait pas quoi en faire. C’est en somme le constat fait par le Revenue Watch Institute, une ONG dédiée à la résolution des problèmes spécifiques aux pays dépendants du pétrole, du gaz et des mines qui a établi le classement de la gestion des ressources naturelles de chaque pays.

« L’Indice de gouvernance des ressources naturelles 2013 » publié le 15 mai par le Revenue Watch Institute a donné une note et classé 58 pays qui représentent environ 85 % de la production mondiale de pétrole, 90 % de celle de diamant et 80 % de celle de cuivre. Leur rang a été défini en fonction de leur capacité à gérer leurs ressources naturelles. Autant dire que le continent africain est l’aire géographique la plus mal classée et parmi les pays les plus mal notés se trouve l’Algérie qui est placée au rang de 45e pays sur 58, entre le Congo et le Mozambique.

©Revenue Watch Institute

Le Revenue Watch Institute a mesuré les compétences de chaque pays dans le secteur minier, gazier et pétrolier. Pour cette évaluation, les critères retenus étaient le cadre juridique, les niveaux de transparence, les mécanismes internes de contrôle et le contexte d’ensemble de la gouvernance. L’institut s’est également basé sur 50 indicateurs pour noter chaque pays. Ainsi l’Algérie obtient la note de 38, alors que le premier pays en termes de gouvernance des ressources naturelles, la Norvège, obtient la note de 98. Les points faibles de l’Algérie sont essentiellement l’environnement et le contexte général de gouvernance ainsi que le contrôle de qualité. Alors que pour le Revenue Watch Institute, le cadre juridique algérien reste encore son point fort, même si le pays a encore du travail à faire en matière de transparence. En revanche dans son classement des compagnies pétrolières nationales, le rapport classe plutôt bien Sonatrach, avec la 22e place sur 45. Elle reste ainsi dans la moyenne avec une note de 49 sur 100.

Il est toutefois primordial de se soucier de la gouvernance des ressources naturelles, car selon le rapport, «l’avenir de ces pays dépend de leur capacité à gérer leur pétrole, gaz et minerais». C’est pourquoi le Revenue Watch Institute recommande, entre autre, de  «veiller à ce que les organismes de régulation publient des rapports complets et en temps opportun sur leurs activités, y compris des informations détaillées sur leurs revenus.» Ou encore d’«étendre l’obligation de transparence et les normes de responsabilité aux entreprises publiques et aux fonds spéciaux de ressources», et surtout de «faire un effort pour arrêter la corruption, améliorer l’Etat de droit et garantir le respect des droits civils et politiques, y compris la liberté de presse. » L’Algérie devrait sans doute se remettre en question avant de foncer dans le mur…

La rédaction avec Agence Ecofin