L’Algérie résiste à la chute de ses recettes d’exportation d’hydrocarbures, en diminution de plus de 50% en un an. Les autorités restent confiantes, même si la balance commerciale, tout juste équilibrée à la mi-2009, peut sombrer dans le déficit à la fin de l’année.
La situation financière de l’Algérie reste « solide », en dépit d’un recul sensible de ses recettes d’hydrocarbures au premier semestre 2009. C’est ce qu’a déclaré le gouverneur de la Banque d’Algérie , Mohamed Laksaci, lors de la présentation du rapport sur l’évolution de la situation financière et monétaire de l’Algérie, le 16 octobre 2009, à l’Assemblée populaire nationale (APN).
Selon ce document, l’Algérie a été durement frappée par la crise économique mondiale. De 41,7 mds$ (28 mds€) au 1er semestre 2008, ses recettes d’exportation d’hydrocarbures ont chuté à 19,96 mds$ (13,4 mds€) au 1er semestre 2009, soit une régression de plus de 50% en un an.
Il convient toutefois de relativiser ce recul dans la mesure où l’année 2008 aura été exceptionnelle en termes de revenus pétroliers, avec des prix de l’ordre de 150 $ le baril (100,6 €) sur le marché mondial.
Le problème, pour l’Algérie, reste le montant de ses importations, qui n’a pas baissé proportionnellement à celui des exportations, puisqu’il s’établit à 19 mds$ (12,73 mds€) pour le premier semestre de l’année en cours. Résultat, la balance commerciale a été tout juste équilibrée au premier semestre et elle pourrait, à ce rythme, sombrer dans le déficit d’ici fin 2009.
Un pays mono-exportateur
Les dirigeants algériens semblent toutefois relativement confiants, dans la mesure où le prix des hydrocarbures est de nouveau orienté à la hausse depuis quelques mois.
Les réserves de change du pays n’ont progressé que d’1 md$ (671 M€) au premier semestre par rapport à fin 2008, mais elles se situent au niveau appréciable de 144,32 mds$ (97 mds€). Les recettes budgétaires du pays ont chuté de 21% en un an, pour s’établir à 1 962,6 mds$ (646 mds€) au premier semestre 2009, contre 2 483,3 mds$ (1666 mds€) pour la même période de référence de l’année 2008.
Les recettes de la fiscalité pétrolière sont en baisse (-35,4%), mais celles de la fiscalité ordinaire sont orientées à la hausse (+28,1%).
L’économie algérienne n’est toutefois pas totalement à l’abri. Les dépenses de l’Etat ont connu une hausse de 9,5% au cours du premier semestre, alors que la contraction des importations devrait tourner autour de 5% seulement pour l’année 2009. Le pays se trouvant toujours dans une situation de mono-exportateur d’hydrocarbures, son avenir dépend fondamentalement du prix de ces matières premières sur un marché mondial incertain.
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