Entre la mort du Général Paul Aussaresses et l’évocation de l’histoire tumultueuse entre les deux nations, l’Algérie et la France préfèrent le pragmatisme.
Alors que le premier ministre, Abdelmalek Sellal, assiste, vendredi, au sommet sur la paix qu’organise François Hollande au Palais de l’Elysée, à Paris, Ramtane Lamamra, le très audible ministre des Affaires étrangères était déjà dans la capitale française pour préparer un nouveau sommet que devront présider, le 16 décembre à Alger, les deux premiers ministres, Ayrault et Sellal.
Pour donner un gage de bonne volonté aux autorités françaises, Alger se fait représenter à haut niveau au sommet sur la sécurité. Et si Abdelaziz Bouteflika était en bonne santé, il serait parti lui-même. A défaut, il a donc chargé Abdelmalek Sellal de le représenter.
Mais il n’y a pas que cela. Lors de leur rencontre de mercredi dernier, Ramtane Lamamra et Laurent Fabius avaient déjà balisé le terrain. Ils ont défini les sujets qui seront au cœur des discussions des deux premiers ministres. L’énergie, les services, le transport et l’Habitat sont les priorités des deux gouvernements.
Il s’avère d’ores et déjà que si le dossier Renault est pratiquement achevé et que la phase de réalisation de l’usine a déjà démarré, d’autres dossiers économiques sont également à l’étude. Il s’agit notamment d’achever les démarches pour l’installation de grandes entreprises françaises en Algérie, à l’image de Saint-Gobain.
L’autre sujet que les Français vont tenter de mettre sur la table est celui de l’installation d’entreprises algériennes en France. Car, si Cevital a pris par exemple option pour le rachat du leader européen des portes et fenêtres, Oxxo, d’autres opérations semblent êtres impossibles à cause notamment de l’interdiction imposée par la Banque d’Algérie à la sortie de devises aux entreprises algériennes.
Le dossier de la circulation des personnes sera également au cœur des discussions entre Mm Ayrault et Sellal.