L’Algérie ne veut plus être uniquement le Show-Room des entreprises françaises

Redaction

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L’investissement français en Algérie est au cœur de l’actualité. Mardi, à l’occasion de l’inauguration du forum de partenariat franco-algérien, dont les travaux se sont déroulés à l’hôtel El Aurassi à Alger, au moins 50 grandes entreprises françaises ont répondu présentes à ce rendez-vous économique incontournable pour les acteurs de l’économie algérienne et française.

Un rendez-vous à travers laquelle l’Algérie a envoyé un message clair et net à ses partenaires français : « L’Algérie ne veut plus être uniquement le Show-Room des entreprises françaises ». C’est avec cette phrase assassine que le ministre le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Chérif Rahmani. Lors de son discours d’inauguration, Chérif Rahmani a réclamé aux entreprises françaises de véritables investissements dans des projets de production qui aideront l’Algérie à renouveler son industrie vieillissante. Et pour ce faire, le gouvernement algérien, a-t-il assuré, va adopter prochainement des mesures incitatives concrètes pour encourager l’investissement productif. C’est dans ce sens qu’un nouveau code des investissements sera présenté prochainement au gouvernement pour être discuté. Pour l’heure, on ne sait toujours pas ce que ce code va contenir réellement, mais Chérif Rahmani est affirmatif : ce code ambitieux apportera de nouvelles facilités pour les investisseurs. « Il va lubrifier la machine des affaires en Algérie », a promis le ministre :

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D’autre part, pour concrétiser les investissements français en Algérie, un comité mixte économique algéro-français (Comefa) a été installé, mardi après-midi à Alger. Il s’agit d’un « mémorandum portant création d’un comité mixte économique algéro-français sera signé cet après-midi pour suivre sur le terrain la réalisation des projets identifiés », a précisé Chérif Rahmani à l’ouverture des travaux du 2ème forum de partenariat Algérie-France. « Cette instance de pilotage pérenne de notre relation économique bilatérale tiendra sa première réunion cet après-midi », a indiqué, de son côté, la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq. Cette dernière a expliqué que l’Algérie « doit redevenir une destination naturelle des entreprises françaises ».  « Chaque année 1.000 entreprises françaises se positionnent sur le marché algérien. L’Algérie doit redevenir, je le proclame haut et fort, une destination naturelle des entreprises françaises », a-t-elle souligné avant de préciser que « l’Algérie n’est pas un marché, elle ne peut pas être qu’un marché, c’est un partenaire ». Mais comment construire réellement entre l’Algérie et la France « une relation d’égalité entre partenaires »? Pour Nicole Bricq, il faut, pour cela que les entreprises françaises rattrapent leur retard dans certains secteurs à l’image du BTP où elles brillent par leur absence.  « Il me paraissait invraisemblable que la France et ses entreprises ne soient pas mobilisées (…) nous avons rattrapé le temps perdu. Quatre entreprises françaises sont pré-sélectionnées dans les appels d’offres en cours dans le secteur de l’Habitat », a révélé ainsi Mme Bricq sans fournir davantage de détails. La ministre française s’est contentée, enfin, d’affirmer qu’elle est « en train de constituer une entreprise conjointe avec une société locale ».

La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq / © AF

Rappelons en dernier lieu que le 2ème forum de partenariat Algérie-France est organisé conjointement par l’Agence nationale de développement de la PME (Andpme) et l’Agence française pour le développement international des entreprises (Ubifrance). Selon les organisateurs, cette rencontre, qui se déroule pendant deux jours, regroupe 35 entreprises françaises et 130 entreprises et donneurs d’ordre algériens autour de plusieurs dizaines de projets.