L’Algérie va importer de nouvelles quantités de poudre de lait afin de faire face à la pénurie de lait en sachet que subissent plusieurs régions à travers le pays.
Ainsi, l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a lancé un avis d’appel d’offre international pour l’achat de cette matière première nécessaire à la fabrication du lait et autres produits laitiers dérivés. Dans l’annonce en question, il a été précisé que cet avis d’appel concerne «la poudre de lait écrémé (qualité médium heat et low heat), la poudre de lait entier à 26% de matière grasse et la matière grasse laitière». Ceux qui seront intéressés auront jusqu’à la fin du mois pour déposer leurs offres. Cette annonce intervient à un moment où le marché du lait connaît d’inquiétantes perturbations.
Parallèlement à la hausse des prix des produits laitiers (lait en boite ou en poudre, fromage, yaourt…), la distribution du lait en sachet, le lait subventionné et cédé à 25 dinars, est sujette à une certaine tension. Plusieurs régions ne sont pas suffisamment approvisionnées. Pourtant, dans un premier temps, des responsables du secteur ont indiqué qu’il n’y avait pas de pénurie de poudre de lait. Néanmoins, avec le lancement de cet appel d’offres, les autorités algériennes confirment indirectement que la pénurie existe bel et bien. En plus, l’ONIL indique qu’il dispose d’un stock suffisant pour 6 mois. Comment expliquer donc cette tension ?
Jusque là, personne n’a pu donner des explications convaincantes par rapport à cette situation critique. Si la hausse des prix des produits laitiers peut s’expliquer par le cours du marché international, la «pénurie» de lait en sachet est assez intriguante. Un début de réponse a été donné par Mahmoud Benchekour, président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (CIL), qui a évoqué récemment un possible problème lié au détournement de la poudre de lait subventionnée. Pour gagner beaucoup plus de bénéfices, les fabricants de yaourts et fromages «détournent» de la poudre de lait subventionnée.
Elyas Nour