Chaque jour qui vient apport son lot de nouvelles dans l’affaire Sonatrach. Après les questions posées par les juges notamment à l’ancien PDG et ses enfants, c’est autour de la presse italienne de faire de nouvelles révélations sur une partie de l’affaire, notamment celle liée à une transaction passée entre Sonatrach et la firme italienne Saipem.
Selon la presse italienne, le marché conclu en 2007 entre la compagnie nationale Sonatrach et l’Italienne Saipem, filiale du groupe Eni, portant sur un montant de 11,3 milliards de dollars n’est pas un exemple de transparence. En contrepartie de ce juteux contrat, les Italiens ont dû payer des commissions évaluées à près de 1,7% du montant du contrat. Un simple calcul nous donne des pots-de-vin évalués à près de 200 millions de dollars. Le plus problématique dans cette histoire est le rôle joué par un certain Farid Nouredine Bedjaoui (fils de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui). Ce dernier est un intermédiaire. Selon les journaux italiens, cet intermédiaire s’est présenté comme conseiller de Chakib Khelil lorsque ce dernier a rencontré le Président du groupe italien, Paolo Scaroni, à Paris.
Une partie des commissions versées à « de hauts responsables algériens » aurait même transité par Hong Kong avant de revenir en France ou en Suisse. Les médias italiens n’ont pas cité de noms. Mais ils avancent que plusieurs enquêtes sont simultanément en cours à Milan et à Rome. Cela touche le groupe Eni et sa filiale Saipem. L’enquête pourra même se prolonger en Algérie et en France. Surtout si l’on sait que, une partie de la transaction, est conclue dans un hôtel parisien.
Du coté de Sonatrach et des autorités politiques algériennes, c’est le silence radio. Au meilleur des cas, on entend la même rengaine : « la justice fait son travail ». Pourtant, la responsabilité politique est engagée du fait qu’un ancien ministre est directement cité dans plusieurs de ces enquêtes, soit ici en Algérie soit à l’étranger.
Essaïd Wakli