A l’issue de l’audition par le président de la République, le 24 août 2010, du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, les responsables du secteur et du pays se sont dits globalement satisfaits du développement agricole du pays. Il est vrai que le plan quinquennal 2010-2014 lancé par les autorités prévoit la mobilisation de 1 000 mds DZD (10,4 mds€), soit une dépense annuelle équivalant à 200 mds DZD (2,1 mds €). Mais les chiffres permettant d’apprécier ces avancées sont rares.
En 2009, la production céréalière du pays avait atteint 60 millions de quintaux dont 24 millions pour l’orge. Cette production record avait permis à l’Algérie de redevenir exportatrice sur le marché céréalier mondial après quatre décennies d’absence. Pour 2010, les chiffres officiels de la production céréalière ne sont toujours pas publiés.
Selon certaines sources, ils ne seraient pas conformes aux attentes des pouvoirs publics et aux orientations du chef de l’Etat.
Abdelaziz Bouteflika avait en effet demandé que l’on incite les agriculteurs à privilégier la production de blé, au détriment de l’orge.
Or, il semble que la production record attendue ne soit pas au rendez-vous et que l’orge occupe encore une trop grande place dans les résultats finaux.
Hausse du prix des produits
Le communiqué officiel a annoncé une augmentation importante de la production agricole, notamment en matière de céréales et de pommes de terre, mais aucun chiffre n’est venu soutenir ces affirmations.
La forte augmentation des prix des produits de large consommation qui frappe de plein fouet les consommateurs algériens en ce mois de ramadan alimente les doutes quant à la capacité des pouvoirs publics à réguler le marché.
Rappelons que l’Office national des statistiques (ONS) a rapporté, le 29 août 2010, que la hausse des prix des produits du groupe « alimentation-boissons non alcoolisées » s’élevait à 6,7% au cours des sept premiers mois de l’année.
Pas de données chiffrées
D’autres progrès sont annoncés en termes de modernisation et de développement des filières agricoles, d’assurances agricoles, de capacités humaines et d’assistance technique, de relance de l’industrie mécanique (production de tracteurs, de moissonneuse batteuse…), d’industrie chimique pour la production d’engrais…
Les autorités affirment par ailleurs que l’année 2009 a connu la « création de plus de 240 000 équivalents emplois permanents ».
Ils soutiennent également que la Banque algérienne pour le développement rural (BADR) a accompagné les grands investissements (créations de silos et entrepôts, de serres, d’équipements d’irrigation et de mécanisation…).
Mais la rareté des chiffres et les difficultés quotidiennes des ménages provoque le scepticisme des consommateurs.
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