Christine Lagarde distribue autant de bons points que de mauvais. La directrice générale du FMI, en visite de trois jours à Alger, s’est permis un « conseil » aux Algériens. Elle a fait pratiquement le même constat fait par les dirigeants eux-mêmes : le pétrole c’est bien, mais il faut autre chose.
« Je garde en tête trois chiffres : le secteur des hydrocarbures pèse un peu moins de 40% du produit intérieur brut algérien, correspond à 98% des exportations et occupe 2% de la population en termes d’emploi. C’est très bien, mais ce n’est pas forcément durable. Il faut donc impérativement que l’Algérie puisse développer en parallèle d’autres sources de croissance, qui, peut-être pas aujourd’hui ou demain, prendront le relais d’un secteur des hydrocarbures qui ne représentera plus la quasi-totalité des exportations », a déclaré Christine Lagarde à la radio nationale Chaîne III ce matin.
Pour cela, la directrice générale du FMI a une proposition concrète. Il y a, à chaque étape, une simplification à apporter et des efforts à déployer à la fois au niveau du secteur privé et du secteur public. C’est dans un partenariat intelligent entre les opérateurs privés, qui ont les moyens de réussir, et le secteur public, qui a tout intérêt à ce que ces opérateurs se développent, qu’on doit faire des progrès », a-t-elle plaidé. Selon elle, les résultats ne seront obtenus qu’à moyen terme. « Il s’agit de processus de longue haleine qu’il faut engager maintenant. L’Algérie est en position de force… », a-t-elle noté, précisant que l’Algérie évolue dans un contexte économique international difficile.
Par contre, Christine Lagarde met une note positive. Elle pense que L’Algérie a une population dont on peut dire qu’elle constitue un vrai dividende au sein de l’économie, à condition que chacun s’en donne la peine, c’est-à-dire que chacun veuille bien y participer dans un cadre souple et flexible qui permet l’investissement et le développement des activités. Cela veut dire la simplification des formalités, moins de bureaucratie dans un certain nombre de cas, l’encouragement aux importations, aux exportations et aux investissements, une certaine ouverture aux investisseurs directs étrangers. Dans ces conditions, je crois que l’Algérie peut faire mieux que ses performances de croissance d’aujourd’hui, qui tournent autour de 3,5%. Des performances qui peuvent être supérieures », a soutenu la directrice générale du FMI. L’Algérie a pour rappel donné un prêt de 5 milliards de dollars au FMI pour l’aider à renflouer ses caisses.
E.W.