A Sonatrach, il n’y a pas que les affaires de corruption qui révoltent les travailleurs. Il y a aussi l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui cristallise toutes les colères. En effet, à Hassi R’mel, le plus grand gisement de gaz naturel du continent africain, situé dans la wilaya de Laghouat, les travailleurs de la compagnie nationale des hydrocarbures ont décidé de se libérer de la tutelle de ce syndicat vieillissant accusé de « pactiser avec les autorités et la direction générale de Sonatrach » au détriment des intérêts et de « la dignité » des travailleurs.
Dans une lettre adressée aux responsables de l’UGTA, le collectif autonome des travailleurs de la direction de production de Hassi R’mel a dénoncé « l’attitude des acteurs internes et externes à l’UGTA, qui continuent à œuvrer pour le maintien du statut quo pour s’assurer les dividendes ». « Une situation qui profite à toutes les parties sauf au travailleur », déplore encore ce collectif qui parle d’une « stratégie diabolique consistant à promouvoir le pourrissement du climat social avec ses effets néfastes sur la production de la richesse nationale ». Devant une telle situation, le collectif des travailleurs de Sonatrach, qui a déjà mené un large mouvement de protestation ponctué par une grève de la faim pendant plusieurs semaines en 2011, estime qu’il est temps de s’affranchir de la tutelle de l’UGTA et de s’orienter vers un syndicat autonome qui pourra réellement défendre les droits des travailleurs de Sonatrach. « A Hassi R’Mel, comme dans d’autres régions du sud, le traitement sérieux de la situation socio professionnelle des travailleurs de Sonatrach et leur carrière, sont restés otage du statut quo programmé qui continue à ternir terriblement l’image de la traditionnelle UGTA d’une part et du management de Sonatrach d’autre part », explique à ce sujet ce collectif pour relever la nécessité d’aller vers la création d’un syndicat autonome.
A Hassi R’mel, on est persuadé qu’il est important de passer à l’action dès les prochains jours car il y a urgence à se substituer à l’UGTA dont « les valeurs que la traditionnelles se sont peu à peu délitées par l’aveuglement de responsables coupables d’avoir sacrifié les aspirations de leur mandants pour satisfaire des besoins bassement matériels », dénonce-t-on en dernier lieu.