Le malaise s’intensifie entre la direction générale de Sonatrach et les travailleurs pétroliers qui officient dans les unités de production situées au sud du pays.
Dans une lettre collective, dont Algérie-Focus détient une copie, des travailleurs de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach ont tenu à dénoncer certaines pratiques arbitraires notamment la question liée aux primes de fin d’années (bénéfices), les libertés syndicales et d’expression ainsi que les violations multiples de la convention collective de l’entreprise (CCE).
«Depuis plus d’une année, les responsables de Sonatrach, ne cessent de pratiquer toutes sortes d’intimidation, de mépris envers les travailleurs, jusqu’à violation préméditée de la Convention Collective d’Entreprise et transgresser la loi de notre pays. Les travailleurs sont terrorisés par ces pratiques intolérables et cet abus de pouvoir défiant la justice algérienne, allant jusqu’à à interdire tout rassemblement revendicatif pacifique à caractère socioprofessionnel, même à l’intérieur des bases, menaçant les travailleurs de représailles», lit-on d’emblée dans cette missive.
Le collectif des travailleurs de Sonatrach à Hassi Rmel et Hassi Messaoud indique que les agents de sécurité internes à l’entreprise photographient tout rassemblement afin d’intimider les employés et transmettent des rapports avec la mention : «meneurs et auteurs de troubles» pour certains. Pour ce qui est des primes, les travailleurs relèvent que «les dirigeants de l’Entreprise ont bafoué et continuent à violer les droits des travailleurs, et principalement l’article 67 de la CCE sans aucune inquiétude». L’écart entre les primes des cadres et des travailleurs est très grand, s’indignent-ils.
Par ailleurs, les travailleurs se sont exprimés sur l’article 67 relatif au mode de calcul de l’IEP (indemnité d’expérience professionnelle), remplacé, sans aucune base juridique, par l’IAG (indemnité ancienneté groupe) alors que cela n’est nullement mentionné dans la convention collective. En dernier lieu, les pétroliers du Sud ont tenu également à dénoncer le syndicat de l’entreprise, affilié à l’UGTA, une organisation «compromise», à leurs yeux, avec la direction de la compagnie et qui n’a pas organisé d’Assemblée Générale (AG) depuis deux ans. Une situation des plus anormales, mais personne à l’UGTA ne trouve à redire devant cette confiscation de la légitimité syndicale.
Elyas Nour