Le secteur des hydrocarbures ne cesse d’être ébranlé par les scandales de corruption. Après les affaires liées aux marchés de la Sonatrach, voilà que le méga-projet de la nouvelle ville de Hassi Messaoud se retrouve au cœur d’un sombre scandale alors que le chantier est encore à ses débuts.
Ce sont des élus locaux de la wilaya de Ouargla qui sont montés les premiers au créneau pour réclamer plus de transparence dans tous les marchés liés à ce gigantesque projet. Ils exigent, ni plus ni moins, un contrôle plus rigoureux sur les terrains, octroyés déjà, selon ces élus, par l’Etat à certaines personnes «influentes» avant-même la réalisation de cette nouvelle ville. En d’autres termes, ces derniers ont bénéficié de ces concessions dans une totale et discrète illégalité, nous apprend encore à ce sujet le quotidien arabophone El Khabar.
Pour rappel, la nouvelle ville de Hassi Messaoud a été prévue pour remplacer l’ancienne ville. Elle est située à environ 80 kilomètres de l’ancien site qui se trouve, quant à lui, juste à côté des installations pétrolières. Les travaux ont été officiellement lancés au mois de juin dernier après d’énormes retards. La nouvelle ville devra être livrée en 2020, mais certaines sources évoquent déjà la date de 2025. D’un coût initial faramineux d’environ 6 milliards de dollars, cette ville, qui accueillera environ 80 000 habitants, sera en partie financée apparemment par les groupes pétroliers. Les autorités y ont prévu, en plus, des appartements et villas, des installations hôtelières, jardins et autres infrastructures de loisirs. La nouvelle ville abritera des centres commerciaux et des sièges des groupes pétroliers. La nouvelle ville s’étalera sur environ 5 000 hectares. Les élus de la wilaya d’Ouargla estiment enfin que l’Etat devrait renforcer son contrôle sur ce projet stratégique. Faute de quoi, ce sont des milliards de dollars qui risquent d’être détournés avant même que la ville ne voit le jour.
Elyas Nour