Le marché de la devise en Algérie ne répond, apparemment, à aucune logique économique, si ce n’est à celle de l’offre et de la demande du marché parallèle. Comment expliquer autrement la cherté de l’Euro en Algérie alors que la monnaie européenne est victime ces jours-ci d’une baisse substantielle de près de 5 % ?
L’euro est descendu sous la barre des 1,29 dollars sur le marché international, mais son prix reste très élevé sur le marché algérien. Même le taux bancaire officiel, fixé par la Banque d’Algérie, n’a pas suivi le marché mondial. Le taux de change est resté au même niveau : 104,6285 DA pour la vente d’un euro et 104,5929 DA pour l’achat d’un euro.
Sur le marché parallèle, l’écart est encore plus impressionnant. Au square Port Saïd à Alger par exemple, un euro est cédé contre 157 dinars. La baisse qu’a connue l’Euro sur le marché international ne s’est guère répercutée sur le marché local.
La raison de la cherté de l’Euro en Algérie est simple. Selon les vendeurs informels, il y a une très forte demande pour la devise depuis le début de l’été. Les touristes algériens se sont dirigés en masse vers le marché parallèle, car l’État ne leur accorde que 15 000 DA d’allocation touristique, soit à peine 130 euros. Le début du Hadj explique également que le prix de l’Euro ne cesse de grimper en Algérie, en dépit de la baisse à l’international.
D’après les cambistes du marché parallèle, l’Euro va se maintenir au même niveau et peut-être même être vendu plus cher dans les semaines à venir. Tant que les autorités algériennes refusent de porter à la hausse l’allocation touristique, le square Port Saïd restera le principal baromètre de la devise.
Elyas Nour