Naftal, qui détient le monopole de la distribution du carburant en Algérie, n’est jamais responsable des pénuries qui surviennent cycliquement ces derniers temps. Tantôt ce sont les perturbations climatiques qui en sont responsables, tantôt ce sont carrément les automobilistes qui s’imaginent des crises.
En tous cas, c’est ce qu’affirment, à chaque fois, les responsables de cette entreprise lorsqu’ils sont confrontés à une crise de carburant comme c’est le cas dans l’Algérois et dans d’autres régions du pays depuis quelques jours. «Les approvisionnements se font normalement, la production au niveau des raffineries fonctionne correctement, le mouvement de transport par camions, bateaux, pipelines et trains est normal. Le personnel est mobilisé. Il n’y a, donc, pas lieu de craindre de ne pas trouver de carburant», a déclaré, aujourd’hui, Saïd Akretche, le P-dg de Naftal, indiquant que «rien ne justifie la crainte des automobilistes et leur propension à se précipiter vers les stations», puisque «le carburant est disponible suffisamment et le système de distribution fonctionne correctement». Selon lui, c’est une rupture «temporaire» de carburant, enregistrée à Blida, jeudi dernier, qui a provoqué cette «panique». Le responsable estime donc que ce ne sont que des rumeurs et il n’y a pas lieu, de ce fait, de parler de crise.
Pourtant, les files au niveau des stations d’essence ne cessent de s’étirer. Et les citoyens ne peuvent pas stocker du carburant chez eux. Ils ne s’approvisionnent que selon la capacité du réservoir de leurs véhicules. En d’autres termes, s’il y a rupture de stocks au niveau des stations dès midi, cela veut dire qu’il y a un vrai problème. Il est à rappeler que plusieurs villes du pays ont vécu la même situation au mois de février dernier. A ce moment là, les responsables de Naftal ont évoqués des «perturbations climatiques ayant altéré la distribution». Cette fois-ci, c’est la «panique» des automobilistes qui est évoquée. La prochaine fois, ce sera quoi?
Elyas Nour