Pénurie : le gouvernement menace les commerçants de représailles

Redaction

Le gouvernement algérien veut pousser les commerçants à ouvrir les jours de l’Aïd. Avant même l’adoption d’une loi obligeant les commerçants à tenir une permanence lors des jours de fête, le ministre de Commerce se veut ferme sur le sujet. Mais sans être certain du résultat.

Le ministre du Commerce, qui s’est exprimé ce matin sur les ondes de la radio chaine 3, a menacé les commerçants de fermeture s’ils n’ouvrent pas les jours fériés. « Leur commerce sera fermé pendant un mois », a-t-il menacé. «(…) nous sommes en train d’amender la loi 04/08 concernant les pratiques commerciales pour aller vers des amendes pécuniaires. Un travail de sensibilisation a été fait. Nous avons obtenu l’adhésion totale de l’UGCAA. Cette fois‑ci, il n’y aura pas de week‑end prolongé comme cela fut le cas durant l’Aïd El Fitr. En tant que pouvoirs publics, nous avons amélioré notre action sur le terrain. Nous allons tester grandeur nature ce dispositif le jour de l’Aïd El Adha », a-t-il dit.

Pour faire face au vide juridique en la matière, le ministère du Commerce a adressé une note aux walis leur demandant d’obliger les commerçants à établir des permanences le jour de l’Aïd El-Adha. «Nous avons pris des dispositions nouvelles à travers une note ministérielle adressée aux walis leur demandant d’identifier les activités et les opérateurs économiques soumis à l’obligation d’assurer la permanence,  d’établir des plannings des permanences des commerces de détail ou des unités de production liées à ce commerce et de notifier ces plannings aux concernés. Toutes les wilayas ont installé des cellules de suivi et 45 wilayas ont élaboré des plannings (…) Je suis confiant. Cette opération a été faite en collaboration avec les professionnels. Nous n’avons rien imposé. Nous avons demandé à ces professionnels d’assurer des permanences. L’essentiel est d’assurer un service minimum et un approvisionnement régulier des citoyens », a encore précisé le ministre.

Certains commerçants ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils n’appliquent pas cette note. Ils expliquent leur attitude par l’éloignement des ouvriers qui viennent souvent de l’intérieur du pays pour travailler dans les grandes villes. Les jours de l’Aïd, ils partent souvent rejoindre leurs familles. Cela engendre une énorme pénurie de certains produits, notamment le pain.

Essaïd Wakli