Depuis quelques jours, le gouvernement a lancé une vaste campagne de redressement des entreprises publiques. De la mécanique au textile, en passant par l’électronique, le gouvernement tente de réanimer des sociétés qui agonisent utilisant ainsi ses dernières cartes pour réduire les importations et absorber le chômage.
Pour ajouter son nom à la longue liste des entreprises à « redresser », l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) a annoncé mercredi 23 octobre un plan de redéploiement pour « faire face à la concurrence ». L’Enterprise publique, spécialisée notamment dans le montage de téléviseurs et autres appareils électroniques, compte diversifier ses produits et va notamment se consacrer à la « recherche et développement ». Un segment qui manque aux entreprises algériennes.
La veille de cette annonce, le ministre de l’Industrie, Amara Benyounès, a dévoilé un plan de redressement de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Cette ancienne grande entreprise publique va s’associer désormais au géant allemande Daimler pour la fabrication des camions et bus. L’Enterprise publique, filiale de la défunte Sonacom, va également développer son segment pièces de rechanges pour alimenter les futures usines de véhicules qui s’installeront dans le pays.
En plus des opérations de «relooking» des sociétés publiques, le gouvernement de Abdelmalek sellal s’attelle, depuis quelques jours, à la signature de plusieurs contrats avec des groupes internationaux pour l’installation ou la modernisation de beaucoup d’unités industrielles. « Un pays qui ne dispose pas d’une industrie forte n’est pas un pays », avait déclaré récemment Sellal qui, comme tous ses prédécesseurs, préconise de créer une alternative aux hydrocarbures.
Cette politique vient après l’échec des tentatives du gouvernement de capter les investissements étrangers. Mais comme la situation sociale devient urgente, avec notamment des manifestations de jeunes appelant à plus de postes d’emplois, le gouvernement n’a pas trouvé d’autres solutions que de faire recours aux entreprises déjà existantes. Sauf que des plans de sauvetage de ces entreprises se sont multipliés depuis le milieu des années 1990. Mais en l’absence de vision claire, ces sommes d’argent injectées ne servent à rien ; c’est comme celui qui tente une transfusion sur un cadavre.
Ce qui n’a pas réussi par le passé peut-il l’être maintenant que le monde est globalisé ? Il est tôt d’établir un bilan ; mais si les méthodes de gestion des entreprises publiques restent en l’état, les espoirs de voir le projet aboutir restent maigres.
Essaïd Wakli