Pour quelles raisons Sonatrach répond si souvent présente dans des affaires de corruption ? L’ancien PDG de l’entreprise nationale des hydrocarbures, Abdelmadjid Attar trouve plusieurs explications à ces dérapages financiers : « l’argent à flots » et la centralisation des décisions.
Présent lors du forum organisé par le quotidien Liberté, Abdelmadjid Attar, ayant assuré les plus hautes fonctions au sein de l’entreprise a tenté, avec son expérience d’expliquer les raisons de la propagation de la corruption à Sonatrach. Il a évoqué deux arguments justifiant l’apparition de ces scandales au sein de Sonatrach. Il estime que l’évolution financière qu’a connu Sonatrach a joué un rôle majeur. L’augmentation du prix du baril de pétrole, et de la production d’hydrocarbures, a rempli en masse les caisses de l’entreprise. C’est cet « argent à flots », qui a fait tourné la tête de plus d’un haut cadre d’après l’ancien PDG de Sonatrach. La gestion de l’argent semble avoir échappée à la direction de Sonatrach.
« Plus il y a des intermédiaires, plus la corruption est encouragée »
L’autre argument d’Abdelmadjid Attar, concerne la gestion de l’entreprise. Il met en cause la centralisation des pouvoirs, et des décisions. La décision du ministère de l’Energie et des mines de centraliser le pouvoir décisionnel a multiplié les intermédiaires entre la direction de Sonatrach et le Ministère. Or selon le ministre, « plus il y a des intermédiaires, plus la corruption est encouragée ». Ce sont ces mêmes intermédiaires qui par leurs agissements « individuels » auraient impliqué l’entreprise dans ces affaires de malversations.
Désormais l’heure est à la crainte et à la méfiance, d’après l’ancien PDG de Sonatrach, qui se dit déçu de la tournure que prennent les récents évènements. « Avec ce qui vient de se passer, les cadres ne doivent certainement pas se sentir tranquilles pendant l’exercice de leur métier, encore moins pour prendre des initiatives », a-t-il estimé.