Dans l’ombre la campagne électorale a déjà commencé en Algérie. Du moins son financement serait déjà en négociation dans les hautes sphères patronales. Une partie de la direction du Forum des Chefs d’entreprise tenterait de convaincre de gré ou de force les patrons algériens de financer la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika.
Un noyau dur mené par Ali Haddad, le PDG du groupe de btp ETRHB et Réda Hamiani, président du FCE, Mohamed Laïd Benamor, le PDG du groupe Amor Benamor, Mohamed Benabdeslem, directeur MDI-Business School et Mohamed Bairi, le patron d’Ival, distributeur exclusif de la marque Iveco auraient tenté de convaincre, voire de forcer la main de nombreux chefs d’entreprise pour qu’ils participent au financement de la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika.
Des pressions tacites, ces mêmes membres du FCE seraient passés aux choses sérieuses en invitant les entrepreneurs à se joindre à un déjeuner organisé à l’hôtel l’Aurassi mardi 4 mars. D’après nos sources, « toutes les invitations auraient été faites discrètement par téléphone. » Le but ? Convaincre les patrons de soutenir financièrement la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour la présidentielle 2014. A l’issue de ce déjeuner chaque participant a reçu un formulaire sur lequel « ils devaient apposer une signature formelle les engageant à participer financièrement à la campagne du Président. » Un engagement à faire « des dons variant entre 500 000 et 50 millions de dinars », précise encore notre source.
Des pressions
Les patrons au pied du mur ont mal pris cette empressement des figures de proue du FCE, précise notre source, et auraient accepté à contre-cœur l’injonction. Des pressions certaines ont été exercées mais qui en est à l’origine ? Le FCE qui préfère placer ses billes avant l’élection afin de s’assurer des privilèges, ou bien l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika ? Une chose est sûre, nous indique notre source, « les entrepreneurs sont prêts majoritairement prêts à aider le chef de l’Etat », le favori de l’élection. Toutefois ils préfèrent le faire par leurs propres moyens sans passer par le FCE qui adopte de plus en plus un rôle politique.
Or pour l’heure tous les membres du FCE ne sont pas acquis à la cause du groupe mené par Haddad et Hamiani. Pour preuve le déjeuner auquel 250 personnes ont été invitées, n’a attiré que 20 chefs d’entreprise. Même constat lors de la dernière assemblée générale du FCE où peu de patrons avaient participé. Le début d’une rupture au sein du patronat ?