Après d’intenses négociations et un imbroglio juridique qui a duré des mois entiers, l’industriel algérien Issad Rebrab, patron de Cevital, a réussi à acquérir le groupe français d’électroménager FagorBrandt.
Le PDG du premier groupe algérien privé, Cevital, Issad Rebrab a enfin obtenu le feu vert des autorités judiciaires françaises. « Nous avons acheté les quatre marques françaises (Brandt, Sauter, Vedette et De Dietrich) pour 25 millions d’euros », a expliqué l’homme d’affaires le plus riche d’Algérie, dans un entretien accordé au site TSA. Rebrab annonce qu’il acquiert ainsi toutes les filiales de ce groupe. Elles se trouvent en France, en Espagne et en Pologne.
Invité ce matin par la chaine française iTélé, Issad Rebrab a rassuré qu’il va sauvegarder 1400 emplois des 1800 que compte la société en France. Mieux, l’homme d’affaires a déjà un plan en tête : les activités délocalisées en Chine vont être désormais déplacées vers l’Algérie avec, à la clef, toute la technologie du groupe français.
Cévital compte ainsi construire une nouvelle usine de fabrication d’appareils électroménagers. Cette unité va permettre la création de près de 7000 postes d’emplois à Sétif. Confronté à la réglementation algérienne qui ne permet pas la sortie de devises, Issad Rebrab a dû trouver la parade. « C’est important de comprendre que l’argent ne manque pas à travers le monde. Quand vous êtes crédible et quand vous avez des garanties, les banques n’ont aucun problème à vous accompagner. Cevital a une crédibilité à l’international. Les banques ont constaté que notre projet est viable et banquable et c’est ainsi qu’elles nous ont accompagnés dans cette opération. Mais on aurait préféré utiliser nos propres devises libre utilisation au lieu d’être endetté auprès des banques internationales », a affirmé Rebrab sur TSA.
C’est la deuxième entreprise française à être « sauvée » par Cévital. Le plus grand groupe privé algérien a déjà acquis, l’an dernier, le leader français spécialisé dans les portes et fenêtres, Oxxo. Interrogé par les médias français sur les futures prétentions de l’industriel algérien, Rebrab a répondu : « Nous saisissons les opportunités qui s’offrent à nous ! ».
Essaïd Wakli