Les principaux acteurs du scandale de corruption qui a ébranlé Sonatrach apparaissent dans les fichiers confidentiels du scandale Panama Papers. Des données qui nous apprennent que l’argent du pétrole algérien coulait à flots dans les paradis fiscaux.
Preuve en est, Farid Bedjaoui, le principal accusé dans l’affaire des 198 millions d’euros de pots-de-vin versés par Saipem, une filiale du groupe pétrolier italien ENI, à des intermédiaires et hauts responsables algériens en contrepartie de plus de 8 milliards d’euros de contrats signés avec Sonatrach, « apparaît dans au moins dix-sept sociétés domiciliées au Panama, aux îles Vierges britanniques et aux Emirats Arabes Unis », nous apprend le quotidien français Le Monde qui a consulté les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015.
« La firme panaméenne Mossack Fonseca a d’ailleurs enregistré, au début des années 2000, une myriade de sociétés offshore pour le compte de Farid Bedjaoui, 46 ans, golden boy de nationalité algérienne, française et canadienne, dont le dernier lieu de résidence connu est Dubaï », révèle encore Le Monde qui s’appuie sur les fichiers du fameux cabinet panaméen. « C’est sur les comptes bancaires émiratis de l’une de ses sociétés, Pearl Partners Ltd, domiciliée à Hongkong, qu’ont été versés les 198 millions d’euros, conformément au contrat signé le 17 octobre 2007 avec Saipem – de simples honoraires, selon ses avocats », explique encore la même source.
L’autre acteur du scandale Sonatrach cité par les fichiers du Panama Papers s’appelle Omar Habour. « Domicilié à Neuilly-Sur-Seine et à Genève. Ce dernier, qui possède avec M. Khelil une propriété dans le Maryland, au nord-est des Etats-Unis, aurait reçu un virement de 34,3 millions de dollars (30 millions d’euros) sur un de ses comptes au Liban. Contacté par Le Monde, son avocat, Yam Atallah, n’a pas souhaité réagir », indique à son propos le même média français. Les fichiers du Panama Papers révèlent également que l’ancien chef de cabinet du PDG de Sonatrach, Réda Hemche a disposé d’un compte approvisionné de 1,75 million de dollars entre l’été 2009 et janvier 2010 au niveau de la Banque privée Edmond de Rothschild SA à Genève. Mais d’où vient tout cet argent ? La justice algérienne ne semble pas pressée de répondre à cette question.