Selon Wahid Bouabdellah Air Algérie mérite son siège 5 étoiles

Redaction

Le siège luxueux d’Air Algérie est au cœur de la polémique. Pourquoi la compagnie aérienne nationale devait-elle construire un bâtiment digne d’un hôtel 5 étoiles pour ne finalement pas l’achever ? Wahid Bouabdellah, ancien PDG d’Air Algérie lorsque ce projet a été lancé s’est expliqué dans la presse.

Dans un interview accordée au quotidien L’Expression, Wahid Bouabdellah tente de justifier ce gigantesque projet dans lequel s’est lancé Air Algérie. Il semblerait que M. Bouabdellah alors PDG de la compagnie nationale à l’époque ne soit pas au courant de grand-chose. Langue de bois ou vérité ? On ne sait où se placer face aux réponses peu informatives de l’ex patron d’Air Algérie, qui n’était pas au courant de grand-chose, finalement.  Concernant l’appel d’offres qui a finalement désigné l’entreprise canadienne SMI, alors que le projet était dans un premier temps accordé à une entreprise chinoise, Bouabdellah estime que tout a été fait dans les règles.

 « Il y a eu un avis d’appel d’offres international qui a vu plusieurs entreprises soumissionner. Parmi celles-ci, il y avait OHL, l’espagnole et SMI, la canadienne. Il faut savoir qu’OHL était deux fois plus chère que SMI. De plus, les deux avaient répondu à tout ce qui a été exigé dans notre cahier des charges, qui est un cahier des charges professionnel. Et à mon avis, tout a été respecté: la procédure, le déroulement et toutes les étapes exigées par le Code des marchés de l’entreprise.», explique l’ex PDG, qui affirme qu’il n’était pas encore arrivé dans la compagnie lorsque l’appel d’offres a été lancé.  L’entreprise chinoise a été écartée car dans sa proposition « plis ont été déclarés infructueux, je ne peux même pas vous dire pourquoi parce que la commission était autonome et indépendante « , précise Wahid Bouabdellah.

Pour ceux qui auraient des doutes, M. Bouabdellah les invite à les soumettre à un contrôle. « Donc, il faut voir les membres de la commission. Si quelque chose a été fait en dehors des règles aussi bien du Code des marchés de l’entreprise qu’autre chose, ils doivent répondre. J’exige même qu’on porte plainte. »

« On cherche trop à rattacher ce projet à mon nom ! »

Wahid Bouabdellah s’est montré agacé des critiques qu’il reçoit depuis son départ. Il estime avoir fait son possible pour l’entreprise nationale. « J’ai vu que depuis l’arrivée de l’actuelle équipe dirigeante, tout ce qui a été fait par Bouabdellah n’est pas bon ! Et moi, je vous le dis : tout ce qui a été fait par Bouabdellah est très bon pour la compagnie Air Algérie. Et d’ajouter, on cherche trop à rattacher ce projet à mon nom ! Ce n’est pas vrai ! D’abord, ce n’est pas moi qui l’ai lancé, c’est le défunt Benouis que Dieu ait son âme au Paradis. Moi, je n’ai fait qu’exécuter le programme! Il y avait de l’argent qui a été engagé pour l’architecture, il fallait avancer… »

SMI la plus apte à prendre en charge le projet ?

Au-delà de l’arrivée soudaine de l’entreprise canadienne dans ce projet, son profil était discutable. Elle a décroché ce marché alors que son permis de construire n’était plus valable au cours du chantier. Pour Bouabdallah,  » l’un n’empêche pas l’autre. Le permis de construire était délivré et avait une durée de vie. Si on ne change pas de structure ou on n’effectue pas de grands changements par rapport aux plans initiaux. »

« SMI est connu sur la place algérienne. Ils ont travaillé et ont des références. S’il y a des problèmes, je dirais que ce sont des problèmes d’humeur, des problèmes de non-paiement et de non-respect du contrat », ajoute-t-il pour défendre ce choix. D’autant plus que malgré la somme astronomique prévue pour le projet, ce dernier ne s’est pas concrétisé.

Pourquoi un site luxueux ?

« D’abord, ce n’est pas moi qui ai opté pour cette maquette ni pour ce projet, précise encore l’ancien PDG. Les choses ont été faites avant mon arrivée. De l’argent était dépensé. Le conseil d’administration a été au courant, et cela a été retenu. La maquette a été faite, acceptée par tout le monde, adoptée par tout le monde, pourquoi revenir sur ce point ?  » s’interroge-t-il.

Il ne comprend pas la polémique autour de la nature du site. Si Air Algérie veut se payer un siège luxueux, libre à elle, Wahid Bouabdellah est même pour.  « Air France a un club et des restaurants 5 étoiles! Vous y allez, les gens payent et tout! Le personnel navigant et le personnel au sol, il faut qu’ils soient bien traités. Pour moi, ils doivent avoir un très bon service « , affirme-t-il.

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