A Sonatrach, on ne veut pas que les compagnies pétrolières étrangères puissent investir dans des projets de développement qui profiteront à la population locale dans les régions du sud du pays. A In Salah, une ville située à 1 300 km au sud d’Alger, dans la wilaya de Tamanrasset, la direction générale de la compagnie nationale d’hydrocarbures a bloqué l’année dernière, en 2012, un investissement social de 400 mille dollars US que la compagnie Britannique British Petroleum voulait consacrer au financement d’un projet caritatif et au soutien de la création d’activités et d’emplois dans cette région saharienne en proie à la misère sociale et au chômage massif.
Avec ce budget, In Salah Gas, une joint-venture entre BP, Sonatrach et Statoil, envisageait de mener un projet de formation au profit des artisanes d’In Salah. L’objectif assigné était de leur apprendre de nouvelles techniques d’artisanat, de nouvelles stratégies de commercialisation des produit fabriqués localement et les accompagner pour participer à des salons spécialisés. BP désirait aussi former et d’initier les jeunes chômeurs de la région d’In Salah à la création d’entreprises afin qu’ils prennent en main leur destin. Il était également prévu dans ce projet d’investissement de mettre à la disposition des artisans d’In Salah des machines à coudre et de tissage. Il était aussi question d’équiper une école primaire en ordinateurs et en climatiseurs. Tous ces projets auraient pu soulager les souffrances de la population d’In Salah qui subit tant de privations. Cet investissement social aurait pu ainsi rendre leur quotidien beaucoup moins lourd. Mais Sonatrach en a décidé autrement.
A la grande surprise des managers de BP qui exploite trois sites gaziers à In Salah, Hassi Moumen, Garet El Bafinat et Gour Mahmoud, la direction générale de Sonatrach est intervenue pour bloquer cet investissement social, a-t-on appris d’une source proche de ce dossier. Ni les artisans, ni les écoliers, ni les chômeurs d’In Salah n’auront donc le droit de bénéficier de ces projets qui auraient été, pourtant, salutaires. Mais quelles sont les raisons d’un tel blocage ? Selon notre source, Sonatrach n’a a jamais notifié à BP son refus pour expliquer réellement les raisons de sa décision. Mais d’après nos informations, Sonatrach ne voulait pas que BP puisse développer de bonnes relations avec la population locale. Autrement dit, Sonatrach craignait que le rapprochement de BP avec la société civile d’In Salah nuise à ses intérêts dans la région. Et c’est au nom de cette vision très peu cohérente que des investissements qui revêtent une forte dimension sociale ont été bloqués. Les perspectives éducatives et professionnelles des habitants de In Salah et la région environnante en pâtiront longtemps.