Sonatrach : grève de la faim à la direction de production de Rhourde Nouss

Redaction

Rien ne va plus sur les champs pétrolifères de Rhourde Nouss, un site pétrolier situé à 200 Km de Hassi Messaoud, dans la wilaya d’Ouargla. Les travailleurs de Sonatrach ont déclenché depuis plusieurs jours une grève de la faim pour protester contre leurs conditions sociales qui ne cessent de se dégrader. Au niveau de ces champs pétroliers et gaziers, les travailleurs n’en peuvent plus de subir une rémunération discriminante qui ne reflète pas réellement l’ampleur de leurs efforts.

« Nous sommes en grève de la faim. Nous boycottons la restauration et les cantines jusqu’à ce que nos revendications soient prises en considération. A Rhourde Nouss, nous sommes près de 15 00 travailleurs qui évoluent dans des conditions difficiles. Et malgré cela, on est déterminé et sérieux dans notre travail. Nous sommes le troisième pôle de production d’hydrocarbures en Algérie après Hassi Messaoud et Hassi R’mel », ont confié à Algérie-Focus des travailleurs protestataires qui se sont regroupés autour d’un collectif autonome chargé de conduire ce mouvement de protestation. Un mouvement qui vise essentiellement à obtenir des augmentations de salaires pour améliorer le cadre et les conditions de vie des pétroliers.  » Nous voulons que nos salaires soient augmentés car nous travaillons au milieu du Sahara et loin de nos familles. Nous exigeons une augmentation d’au moins de 50 % de notre salaire de base. Il n’est pas normal qu’un chef de service à Sonatrach dans un base de production située au sud touche à peine 130.000 DA après une vingtaine d’années de services », s’indignent nos interlocuteurs que nous avons joint par téléphone.

Les travailleurs de Sonatrach réclament une équitable distribution de la prime d’intéressement offerte chaque année. « Les cadres de la compagnie peuvent toucher jusqu’à 200.000 DA, voire plus pour certains hauts cadres, alors que nous les travailleurs qui opèrent au sud sous la chaleur suffocante et insupportable, on touche une prime d’à peine 50.000 ou 40.000 DA. C’est injuste », dénoncent encore nos interlocuteurs d’après lesquels la direction générale de Sonatrach n’a pas respecté ses engagements pris en 2009 lorsqu’ils avaient protesté des semaines durant et avaient fini par conclure un accord avec les managers de la compagnie nationale d’hydrocarbures. « La prime de nuisance n’a toujours pas été revalorisée et la prime IEP n’a toujours pas connu une augmentation. Toutes nos primes sont calculées sur la base de l’ancien SNMG. Celui-ci a changé depuis 2012. Pourquoi notre entreprise ne se met donc pas en conformité avec la loi en vigueur ? Sommes-nous des Algériens de seconde zone ? », s’interrogent enfin les travailleurs de Sonatrach qui affirment ne rien lâcher tant que la direction générale n’assume pas ses responsabilités.

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