Sonatrach : les travailleurs de Hassi R’mel ne reconnaissent plus l’UGTA

Redaction

Rien ne va plus entre le l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) et les travailleurs de la compagnie Sonatrach de la zone gazière de Hassi R’mel, située dans la wilaya de Laghouat au sud du pays. L’UGTA s’est attirée les foudres des travailleurs lorsque cette instance syndicale a décidé de suspendre quatre syndicalistes relevant de la section syndicale de Sonatrach-DP de Hassi R’Mel. Ces quatre syndicalistes ont été parmi les meneurs du mouvement de protestation qui a ébranlé la Sonatrach pendant plusieurs semaines en 2011. Jouissant d’une véritable crédibilité auprès de leurs camarades, la suspension de ces délégués syndicaux n’a pas manqué de susciter la colère de l’ensemble des 3000 travailleurs de la zone gazière de Hassi R’mel.

« Les travailleurs ont affiché une consternation indescriptible », nous apprennent ainsi des travailleurs de Hassi R’mel. Joints par téléphone, nos interlocuteurs ont assuré que désormais l’UGTA n’a plus aucune place parmi eux. « Nous nous reconnaissons plus l’UGTA. Cet allié de l’administration et du Pouvoir nous ne représente plus. Désormais, nous militerons nous-mêmes sur le terrain pour défendre nos droits. Nous lancerons prochainement les préparatifs pour la création d’un syndicat autonome », expliquent encore nos sources qui signent et persistent : à présent, la section syndicale de l’UGTA à Hassi R’mel n’a plus aucune légitimité.

De leur côté, les syndicalistes suspendus ont fait part de leurs intentions de se démarquer des structures de l’UGTA. Ils affirment vouloir se consacrer, désormais, à l’action syndicale sur le terrain comme en 2011 au côté des travailleurs pour faire barrage à leurs détracteurs. Des détracteurs qualifiés volontiers de « pseudo-syndicalistes qui ont confisqué leur combat pour la dignité ».  Les travailleurs de Hassi R’mel ont décidé ainsi d’en finir une fois pour toute avec « les pratiques de marginalisation de régionalisme et de discrimination » de l’UGTA. La centrale syndicale est, aujourd’hui, accusée de tous les maux, et les travailleurs du secteur pétrolier et gazier ne croient plus à son efficacité. Pis encore, ils remettent tout simplement en cause sa légitimité.