Tablettes/ Les multiples « infractions  » d’Ooredoo

Redaction

Un service après-vente inexistant, des produits importés de l’étranger dans des conditions douteuses, des pièces de rechange indisponibles, les tablettes commercialisées par l’opérateur Ooredoo attisent la colère et l’exaspération des consommateurs algériens qui se retrouvent livrés à eux-mêmes en cas de panne.  

« Nous avons saisi l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) au sujet des tablettes commercialisées par Ooredoo et Mobilis. Nous avons constaté de nombreuses infractions. Est-ce normal qu’aucun service après-vente n’est garanti après la commercialisation de ces produits ? L’ARPT n’a jamais répondu à cette question », s’indigne le président de l’Association de protection  et d’orientation des consommateurs algériens (APOCA), Mustapha Zebdi, dans une déclaration à Algérie-Focus. « Nous avons accompagné des consommateurs algériens dans les agences d’Ooredoo. Ils voulaient savoir comment faire réparer leurs tablettes. Malheureusement, on leur a dit que les pannes sont hors garantie. Mais quand ils avaient acheté ces produits, personne à Ooredoo n’avait informé les consommateurs des modalités précises de cette garantie », regrette encore Mustapha Zebdi qui énumère de nombreuses autres anomalies.

« Les tablettes d’Ooredoo importées de l’étranger ont été agréées par l’ARPT. Et pourtant, on ne trouve pas leurs pièces de rechanges sur le marché national. Si, par exemple, l’écran de votre tablette se casse, vous risquez de ne jamais pouvoir le réparer », constate notre interlocuteur qui s’interroge sur le rôle de l’ARPT qui accorde une autorisation à l’importation de ces tablettes et leur commercialisation par Ooredoo, alors que notre pays abrite de nombreux fabricants comme Condor, Iris Sat ou Legend. « D’un côté, le gouvernement nous incite à consommer les produits nationaux et de l’autre, l’ARPT autorise Ooredoo à inonder le marché de tablettes importées de l’étranger à coup de plusieurs dizaines, voire centaines de millions de dollars », déplore une nouvelle fois Mustapha Zebdi, d’après lequel l’identité des importateurs de tablettes commercialisées par Ooredoo « demeure mystérieuse ».

Il est à noter que l’APOCA a interpellé récemment le PDG d’Ooredoo, Joseph Ged, pour lui demander d’organiser une séance de travail afin de discuter de la mise en place de mesures de protection des droits des consommateurs algériens. Mais, Joseph Ged n’a jamais donné suite à cette demande, indique Mustapha Zebdi.  » Nous avons voulu sensibiliser Joseph Ged sur l’importance du produit local. Si les Algériens achetaient des tablettes montées ou fabriquées dans notre pays, la disponibilité des pièces de rechange et la mise en place du service après-vente ne rencontreraient aucune difficulté », affirme-t-il.

Il faut croire que Joseph Ged n’entend pas discuter de ces points puisqu’il n’a toujours pas répondu aux sollicitations de l’APOCA. « Et pourtant, la nouvelle ministre du secteur des TIC, Houda-Imane Faraoun vient d’accepter de nous recevoir pour une séance de travail qui sera organisée prochainement », assure à ce sujet Mustapha Zebdi. Une séance de travail au cours de laquelle « la ministre sera interpellée au sujet des infractions commises par les opérateurs de téléphonie mobile, notamment Ooredoo, dans la commercialisation des tablettes et autres smartphones ». Quand à l’ARPT, « elle continue à se murer dans un silence étrange et incompréhensible », note enfin Mustapha Zebdi.

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