Après des mois et des années de tergiversations, l’Algérie va finalement avoir « sa » téléphonie de 3ème Génération. Si les choses se déroulent normalement, le projet va aboutir d’ici la fin de l’année en cours.
Alors que l’Algérie était prête à lancer cette technologie depuis 2008, les autorités ont, sans cesse retardé, l’échéance pour « régler l’affaire Djezzy ». En réalité, le retard est dû essentiellement au péril qui menace l’opérateur public, Algérie Télécom. Car, cela fait des années que l’entreprise ne vit que de l’ADSL, la téléphonie fixe devenant au fil des ans peu ou pas du tout rentable.
Maintenant que l’opération est lancée, les autorités publiques sont à la recherche de la meilleure voie idéale pour pérenniser une entreprise au bord de la faillite. « Algérie Télécom va mal », a souvent répété le P-dg de l’entreprise, Azwaw Mehmel. « Nous continuons de considérer les clients comme des usagers », avait-il lancé, en 2012, sur les ondes de la radio nationale. Le dirigeant a lancé ainsi une alerte en direction de ses employés. Mais a-t-il les moyens de sa politique ? «Non», répond un grand spécialiste du domaine qui regrette qu’une entreprise économique soit « gérée de manière administrative ». Car, indique notre interlocuteur, Algérie Télécom, qui emploie actuellement plus de 26000 employés, peut «facilement fonctionner avec 5000 personnes».
Le drame d’Algérie Télécom, précise notre interlocuteur, est donc son «effectif pléthorique». Pis encore, une bonne partie de ce personnel est recruté de manière souvent douteuse. Pour combler ces lacunes, le groupe a dans un premier temps récupéré «Djaweb». Puis, l’Etat injecte constamment des sommes colossales dans une entreprise qui est sensée gagner de l’argent. Que faut-il faire maintenant que la 3G est lancée ? Privatiser Algérie Télécom ? Toutes les options sont sur la table. Mais aucune n’est encore engagée. Surtout que l’opérateur historique perdra, avec la généralisation de la 3G un de ses atouts, qui est l’Internet.
Il faut préciser que dans un premier temps, les 3 opérateurs de téléphonie mobile vont offrir près de 3 millions de lignes Internet avec un débit qui ne sera pas forcément meilleur que l’offre actuelle
Essaïd Wakli