L’un des secteurs-clé sur lequel nos officiels disent s’appuyer pour assurer l’après-pétrole est celui du tourisme. Mais, en dépit des potentialités touristiques que recèle notre pays, un tel projet est-il réalisable? Nos mentalités sont-elles compatibles avec le tourisme? Tout porte à croire que la réponse par l’affirmative serait utopique.
Et pour cause, l’incivisme des uns et l’islamisme des autres anéantissent de facto une telle velléité. Preuve en est cette saleté qui règne partout là où les gens affluent. L’état de nos plages, qui constituent un des atouts majeurs à même de booster le secteur, est, à ce titre, édifiant. Un récent reportage de la Chaîne 3 de la Radio nationale met en évidence cette « terrible saleté sur les plages algériennes ». Toute sorte d’ordures jonchent nos étendues de sable. Le constat est le même sur nos routes et dans nos forêts. A ce décors désagréables s’ajoutent des comportements répugnants. L’intolérance, la violence et l’absence de correction chez beaucoup d’entre-nous font fuir le plus patient des touristes. Sans oublier, bien évidemment, ces campagne contre les jupes courtes, les décolletés et autres boissons alcoolisées! Tout le monde se retrouve ainsi, à son grand dam, chassé des espaces publics et fuit vers d’autres cieux où le tourisme est une culture bien ancrée. Cela côté citoyens.
Côté autorités, le constat est pire. Outre le bradage depuis l’indépendance de nos patrimoines matériels et immatériels, qui constituent le socle du tourisme, nos pouvoirs publics font tout pour repousser les touristes, contrairement à ce qu’ils clament dans leur discours. A commencer par leur politique en matière de change. Sans parler de la qualité médiocre des prestations au niveau des hôtels, commerces, transports…En même temps, nos hôtels sont parmi les plus chers de la région, voire dans le monde si on tient compte du rapport qualité/prix.
Cela dit, on ne doit pas s’en émouvoir outre mesure. Un régime rentier peut-il encourager un secteur productif? Le tourisme fait vivre des Etats. Mais des Etats dont les décideurs ne sont pas promoteur de la culture du clientélisme et de l’opportunisme, contrairement au nôtre. Chez nous, l’on confie le tourisme, synonyme de modernité et d’ouverture, à un leader islamiste. Décidément, le tourisme dont parlent nos responsables est le tourisme cultuel. Comme si on avait une Mecque!