Un train qui traversera le Tchad, le Congo et l’Algérie/ Tous les détails sur le méga-projet de Rebrab

Redaction

Michelin Rebrab

Devant un parterre de chefs d’entreprises et de décideurs économiques et grands financiers, ce mardi 21 mars 2017 à l’Africa CEO Forum à Genève , Issad Rebrab a présenté sa vision pour l’Afrique avec un grand projet faisant de l’Afrique la locomotive de la croissance mondiale au XXIème siècle. A l’heure où l’Europe s’apprête à lancer un Plan Marshall pour l’Afrique, avec pour horizon l’agenda 2063 de l’Union Africaine, Issad Rebrab a invité les pouvoirs politiques et économiques africains et européens, les institutions financières et les entrepreneurs à se mobiliser pour donner à l’Afrique les moyens de conduire de puissantes transformations d’infrastructures qui permettront l’émergence d’une classe moyenne entrepreneuriale, éduquée, aux nouvelles opportunités d’emplois.

Alors que l’Afrique va connaître une accélération de sa démographie d’ici 2050 (sa population devrait augmenter de 570 millions de personnes pour atteindre 2,5 milliards d’habitants d’ici là), alors que le continent occupe 26% des terres émergées, son PNB ne compte que pour 3% du PNB mondial. Les questions de sécurité alimentaire, de création d’emplois pour sa jeunesse et de désenclavement des pays sans accès à la mer sont cruciaux. Nombre de pays du centre de l’Afrique Subsaharienne sont totalement enclavés sans pouvoir produire pour exporter leurs ressources et matières premières, et ainsi équilibrer leur balance commerciale. La circulation des biens et marchandises et l’accès aux infrastructures portuaires constituent un enjeu majeur aussi intégrateur que le besoin d’électricité.

Un grand projet d’infrastructures pour le transport de marchandises à l’échelle du continent

Il faut doter l’Afrique d’une colonne vertébrale ferroviaire qui la traverserait du Cap Sud à la Méditerranée pour le transport de biens et marchandises. Les lignes existant en partie en Afrique du Sud, ce dispositif prendrait sa source de la Zambie aux ports de l’Algérie. Le rail serait le catalyseur de toutes les énergies économiques du continent. Un réseau d’une telle envergure permettrait d’assoir le développement agricole et industriel alors que de nombreuses terres sont encore à l’abandon, de réduire les coûts de logistique trop lourds aujourd’hui, de créer des emplois et d’assurer une croissance durable équilibrante pour tous ces pays.

L’Afrique comptait 5,5 kilomètres de rail pour 10.000 habitants dans les années 1960. Aujourd’hui ce ratio s’est effondré à 3,8 kms pour 10,000 habitants.

Le rail, un atout compétitif rapidement amortissable

Les investissements en infrastructures ferroviaires coûtent moins cher que ceux des autoroutes, ils exigent moins d’entretien et ont un impact plus faible sur l’environnement si les lignes sont électrifiées. Il y a environ 9000 kilomètres de la Zambie à Alger, soit un investissement d’environ 9 milliards d’euros, augmentés du coût de quelques tunnels, rapidement amortissable.

 

Le trajet pour cet axe Sud Nord

 

 

Le Congo : 2ème nation la plus riche en minéraux au monde (après la Russie)

  • La ligne se terminerait près de la frontière zambienne, où se trouvent les plus grandes mines de cuivre du monde.
  • 500 000 hectares de plantations d’huile de palme ont disparu depuis 60 ans, parce qu’il est trop coûteux d’exporter l’huile de palme sans subventions gouvernementales.

 

Le Tchad : producteur exportateur majeur

  • Coton, industrie chimique, aliments.
  • Le chemin de fer traverserait la ceinture industrielle et agricole du Tchad au sud, avant de se diriger vers le Nord de la République Centrafricaine.

 

L’Algérie : porte d’entrée et de sortie

  • L’Algérie garantirait l’accès des marchandises à partir de trois pôles portuaires.
  • Des zones économiques et industrielles canaliseraient l’exportation.

 

 

Issad Rebrab déclare « Mon ambition est de voir l’Afrique se doter du plus important projet d’infrastructure ferroviaire pour le transport de marchandises de ces 50 dernières années. Un projet porteur d’une vision continentale intégrée de l’Afrique, aussi transformateur que le canal de Suez à son époque ou l’appel à l’électrification de l’Afrique. Il transformera radicalement les économies des 5 pays traversés, provoquera un afflux de capitaux et d’investissements et capable de doubler le PIB du continent en moins de 10 ans. L’Afrique a les moyens de devenir la locomotive de la croissance mondiale au XXIème siècle. Le secteur privé a un rôle à jouer mais il a besoin du soutien de toutes les institutions politiques et financières. »