Le géant français Total, une multinationale spécialisée dans l’industrie des hydrocarbures, est au coeur d’un scandale financier en Algérie. Sa filiale algérienne, qui s’occupe essentiellement de la vente des lubrifiants, est dans le viseur du fisc algérien dont les services enquêtent sur un des pratiques illicites de transfert de devises à l’étranger.
Selon plusieurs sources concordantes, Total Algérie est accusée d’avoir « gonflé les factures concernant ses importations pour transférer des sommes considérables de devises à l’étranger« . Ces sommes ont atteint un seuil phénoménal au point d’attirer l’attention des enquêteurs du fisc algérien qui, nous apprend vendredi El-Khabar, cherchent désormais à infliger une amende records de 8 milliards de dinars, l’équivalent de presque 80 millions d’euros, à Total Algérie. La compagnie française « est soupçonnée d’avoir triché sur l’origine et le montant de ses importations », nous expliquent en outre des sources judiciaires bien au fait de ce dossier.
Ce n’est pas la première fois qu’une compagnie française est soupçonnée de transfert illégal de devises et de dissimulation de bénéfices. Le laboratoire pharmaceutique Sanofi avait écopé, en 2012, d’une amende de 2 millions d’Euros. Le dirigeant de la filiale algérienne avait été condamné à une peine de prison. Il avait quitté le pays avant la condamnation définitive. De l’avis de plusieurs investisseurs et experts étrangers ou nationaux, la législation algérienne en matière de transfert de devises est l’une des plus contraignante dans le monde. Mais cela ne légitime guère pour autant la triche.
Avec Essaïd Wakli