Alors que les autorités ont tout fait pour nier les évidences, le nouveau ministre des Transports, Boudjema Talaï brise le silence. Il reconnaît que la compagnie nationale Air Algérie vit une période sombre et qu’un « plan Marshall » est nécessaire pour remettre la société sur les rails.
Le ministre des Transports, qui est intervenus à deux reprises ces derniers jours, estime que Air Algérie « ne sait même pas faire son métier, celui de voyager ». « Air Algérie est malade. C’est désastreux », a-t-il dit sur les ondes de la radio nationale.
« Air Algérie est malade (…) la compagnie doit réapprendre tout, jusqu’à comment organiser un vol. C’est désastreux », a déclaré Boudjema Talai.
« Si vous continuez à faire les choses de cette manière, le pavillon national va disparaître », a lancé M. Talai à l’adresse des cadres d’Air Algérie et de ses représentants à l’étranger.
Pour remédier à la situation, le ministre des Transports a annoncé un vaste plan de réorganisation devant toucher notamment à la formation du personnel dans les différents domaines (pilotage, catering, commercial…) en plus du développement de certaines activités telle que la maintenance des avions.
Le ministre des Transports et le PDG d’Air Algérie, Abdou Bouderbala, ont même haussé le ton. « Nous allons commencer par les sanctions. Celui qui n’est pas capable de travailler n’a qu’à rentrer chez lui », a dit le ministre. « Soit nous nous donnons un coup de fouet et nous sauvons la compagnie, soit nous ouvrons la piste à d’autres et nous disparaissons », a ajouté Talaï. « Nous devons tout réorganiser. La compagnie a perdu ses couleurs », a indiqué de son coté le PDG de la compagnie, cité par l’APS. Il a regretté que « les mauvaises prestations ont fait fuir beaucoup de clients algériens et étrangers ».
Essaïd Wakli