Il n’y aura ni augmentation de salaires ni une décision choc ! La Tripartite tenue ce matin à Alger, consacrée au volet social, n’a donc pas tenu ses promesses. Seules des décisions relatives à la promotion de la production nationale ont été annoncées.
Les trois parties, à savoir le gouvernement, le patronat et l’Union générale des Travailleurs algériens (UGTA), ont conclu un premier accord qui renvoie la révision de l’article 87-bis du Code travail à la Loi de Finances 2015. La décision est prise sans doute dans le but de différer de nouvelles charges financières pour l’Etat qui devra être le plus grand perdant dans cette opération. Le secteur public compte, en effet, le plus grand nombre de personnes dont les salaires de base n’atteignent le SNMG (Salaire national minimum Garanti). Cette nouvelle définition du SNMG, qui interviendra à la faveur de la promulgation de la Loi de Finances pour 2015, selon M. Sellal repris par l’APS, devra apporter « certains correctifs », en particulier au profit des « travailleurs lésés », a-t-il déclaré devant un parterre de ministres, de chefs d’entreprises, syndicalistes et représentants de la société civile. L’abrogation de cet article induira «une hausse de 10 à 20% de la masse salariale soit une incidence financière de 6 à 7 milliards de dollars» pour la fonction publique.
Même les annonces phares de cette rencontre ont été reportées aux calendes grecques. Dans le document final signé par les trois partenaires, même les questions liées à la promotion de la production nationale et le retour du crédit à la consommation pour les produits locaux ont été reportées. Le principe est retenu. Mais la mise en application de ces clauses n’est pas précisée. Il se peut que cela soit mis en œuvre en automne si Bouteflika sera dans la capacité de signer une Loi de Finances complémentaire. Dans le cas contraire, il faut attendre au minimum la Loi de Finances 2015.
La seule nouveauté sortie de cette rencontre tripartie est la décision de permettre désormais au Fond national d’Investissement de financer des investissements privés. Pour le reste, cette tripartie a visé avant tout à calmer un tant soi peu le front social en vue de passer les présidentielles dans de bonnes conditions.
Essaïd Wakli