La cacophonie est totale. Alors que le ministère du Commerce avait annoncé le 21 mars dernier la suspension de toutes les importations des produits finis en attendant la délivrance des licences au profit des importateurs qui seront sélectionnés dimanche matin, le gouvernement par le biais des services du ministère des Finances et de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), a instruit les banques d’autoriser à nouveau toutes les importations sauf pour les produits déjà soumis à des licences, à l’instar des véhicules.
Selon plusieurs sources bancaires contactées par Algérie-Focus, les banques ont repris officiellement, depuis ce dimanche matin, la domiciliation des opérations d’importation de presque tous les produits finis. Cette instruction du gouvernement a été décidée suite à une longue réunion, tenue jeudi soir, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce dernier désavoue ainsi son ministre du Commerce, Abdelmajid Tebboune, pour mettre fin à l’anarchie provoquée par la suspension brutale des importations destinés à la revente en l’état.
Une mesure radicale qui n’a été accompagnée par aucun dispositif réglementaire clair et précis, suscitant ainsi des blocages inexpliqués au niveau des établissements financiers et des services des douanes. M. Sellal et ses services ont donc rectifié le tir en attendant que les conditions idoines pour la mise en place du dispositif des licences soient réellement réunies.
Pourtant, dans un communiqué qui a pris tout le monde de court, le ministère du Commerce avait annoncé que « l’ensemble des opérateurs activant dans le domaine de l’importation des produits destinés à la revente en l’état ainsi que tous les produits destinés à la consommation finale, sont, désormais, soumis au régime des licences d’importation ».
« A cet effet, tout opérateur économique remplissant les conditions exigées par la législation et la réglementation en vigueur peut introduire une demande de licence d’importation du produit ciblé en déposant, auprès de la Direction du commerce de wilaya territorialement compétente, sa demande dans un délai de 20 jours à compter de la date de la première parution de cet avis par voie de presse écrite, en langues nationale et française, et sur le site Internet du ministère du Commerce (www.commerce.gov.dz) », a encore ajouté la même source.
Cette mesure est désormais caduque. Et au niveau des banques, les importateurs sont autorisés à nouveau de poursuivre leurs importations. Ce revirement démontre que l’incohérence mine le gouvernement et une véritable cacophonie règne au sein de l’équipe de M. Sellal. Un manque de rigueur criant qui soulève de nombreuses interrogations sur les capacités de nos ministres actuels à gérer l’Algérie en pleine crise financière.