Le constructeur français Peugeot ne négocie pas uniquement son implantation en Algérie avec l’Etat. L’homme d’affaires Ali Haddad, le patron de l’ETRHB, le deuxième groupe privé d’Algérie, serait, lui aussi, en négociations secrètes pour rafler le partenariat avec la marque au lion, a-t-on appris de plusieurs sources proches d’Ali Haddad.
L’Etat algérien ne veut pas être le partenaire exclusif dans ce projet. En période de crise financière, avec la chute brutale des revenus des exportations d’hydrocarbures, l’Etat ne veut pas prendre le risque de financer ce projet d’investissement avec des deniers publics, nous expliquent des sources proches des administrateurs du Fonds national des investissements (FNI). Le plan tracé consiste à faire en sorte que la contribution du FNI ne soit pas trop importante.
L’usine de montage nécessitera la création d’une société mixte algéro-française à ‘l’image de ‘’Renault Algérie Production » (RAP). Or, cette fois-ci, les 51 % de la future « Peugeot Algérie Production », ne seront pas détenus uniquement par le Fonds national d’investissement (FNI) et un opérateur public comme c’était le cas dans le projet Renault. Le gouvernement veut privilégier l’implication d’un investisseur privé national pour faciliter ce montage financier. Et Ali Haddad, l’homme d’affaires le plus en vue en ce moment, est en train de déployer tout son lobbying pour rafler la mise et s’imposer comme le partenaire privé de Peugeot en Algérie.
Selon nos sources, Ali Haddad se dit prêt à entamer les tractations pour faire partie de l’aventure. Le deuxième homme le plus riche d’Algérie aurait d’ores et déjà demandé à Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des mines, de souffler son nom à l’oreille des hauts responsables du constructeur français. Ali Haddad a assuré à Bouchouareb qu’il a les capacités de mobiliser entre 100 et 150 millions d’euros pour ce projet.
Ali Haddad, au vu de son influence dans le régime, a toutes ses chances de détenir la part la plus importante des 51 % de la future « Peugeot Algérie Production ». Mais, pour le moment, il faut que le constructeur français accepte un tel deal. Il faut aussi que les cercles hostiles à Ali Haddad au sommet de l’Etat ne lui mettent pas des « pierres dans la sandale » pour l’empêcher de devenir le premier homme d’affaires privé à prendre le contrôle d’une usine algérienne de voitures.