Issad Rebrab qui vient de racheter le groupe français FagorBrandt a donné sa première interview à la chaine de télévision TV5 Monde. Dans l’émission Grand Angle, l’homme d’affaires algérien revient sur son expérience et sa vision de l’économie. Il préconise de grands changements dans les mécanismes administratifs et économiques.
Issad Rebrab qui ne cesse d’étendre son groupe Cevital dans le monde est revenu sur les clés de sa réussite. Il a détaillé sa fameuse théorie « commencer petit et viser très grand », mais il a également commenté le contexte économique algérien et ses difficultés. Le présentateur Mohamed Kaci n’a pas raté l’occasion de lui demander s’il était possible de faire des affaires en Algérie sans l’appui des généraux ou des responsables militaires. « Je dirai que c’est faux. Parce que la preuve est devant vous, on a absolument aucun soutien de quiconque », a répondu Issad Rebrab. Pour l’homme d’affaires, il est possible de s’en sortir sans ces appuis ou sans passer par des moyens détournés. « Il y en a beaucoup qui tiennent et qui sont en train de prospérer comme Cevital » a assuré l’homme d’affaires.
Concernant la corruption qui ronge ces milieux économiques, l’homme d’affaires a affirmé ne pas y céder et tout faire pour lutter contre, ce qui lui vaut des difficultés. « Nous luttons contre la corruption. C’est sûr que nous avons des problèmes pour quelques opérations parce qu’on s’est interdit la corruption », reconnaît Issad Rebrab. Pour lui la corruption persiste en Algérie en raison de son système administratif et économique. Il y a beaucoup trop d’acteurs pour gèrer cet environnement. C’est le contrôle systématique de tout le milieu économique qui favorise la corruption selon lui.
A la question sur l’état et la réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat. Issad Rebrab a contourné la question, estimant que son rôle était uniquement celui d’un opérateur économique et non d’un commentateur politique. Il a simplement déploré l’économie étatique de l’Algérie qui empêche la prospérité économique du pays qui dispose pourtant de jeunes, et de ressources humaines. Appelant à un changement des mentalités.