Villa « pharaonique », tableaux de Picasso… le train de vie luxueux de Farid Bedjaoui

Redaction

Farid Bedjaoui, « l’homme-clé » de l’affaire de corruption entre Saipem et Sonatrach, se serait énormément enrichi grâce aux pots-de-vin qu’il aurait reçu pour favoriser l’entreprise italienne, pour l’acquisition de certains contrats en Algérie, d’après Claudio Gatti, journaliste italien au Il Sole 24 Ore qui a été l’un des principaux acteurs dans la révélation de ce scandale.

Un train de vie luxueux, des biens inestimables, de l’argent qui coule à flots. Ce sont ces indices qui ont suscité les soupçons de la brigade de journalistes chargés de l’enquête sur le scandale, dont Claudio Gatti. Dans une interview accordée au quotidien El Watan, il décrit Farid Bedjaoui « comme étant l’homme-clé grâce auquel des fonds secrets étaient transférés. On m’a également affirmé que grâce à cette activité, il est devenu richissime. Sa résidence à Paris m’a été décrite comme étant «pharaonique». Il semblerait qu’il collectionne, entre autres, des œuvres d’art très précieuses d’artistes de la dimension de Picasso. » En effet Farid Bedjaoui disposerait d’un logement de 300 m2 dans un hôtel particulier de l’avenue Foch, à Paris, l’un des quartiers les plus chers de la Capitale française. D’autres médias, algériens et canadiens, ont également rapporté que Farid Bedjaoui passait l’essentiel de son temps dans sa propriété de 3000 m2 à Dubaï.

Farid Bedjaoui aurait donc largement profité de ses commissions, et ne l’aurait pas caché, affichant de manière ostensible sa richesse. Il aurait été l’intermédiaire principal dans cette affaire de corruption où l’on sait déjà que près de 200 millions de dollars ont été versés par la filiale de Saipem, ENI. Ils « ont été payés officiellement à une société-écran de Hong Kong pour fournir des services inexistants », explique encore le journaliste italien. La valeur des commissions pourrait être même sous-estimée par les journalistes qui ont fait cette découverte.

Quel rôle avait alors le neveu de Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des affaires étrangères lors de ces malversations ? « A ma connaissance, le rôle de Farid Bedjaoui va au-delà de l’affaire Saipem. Il avait créé une toile d’araignée de sociétés-écrans comme Pearls Partners, qui recevaient des paiements de diverses multinationales pour des services en apparence inexistants », précise Claudio Gatti. Et son rôle ne s’arrêtait pas là. Farid Bedjaoui aurait mis en place toute une stratégie pour masquer le versement de ces pots-de-vin. « Je sais également qu’il a joué un rôle important dans un système de «financement» d’individus algériens par des sociétés internationales, parallèle à celui des sociétés-écrans. J’entends le système de prestations de services, de sous-traitance surfacturés que de grandes sociétés étrangères utilisaient pour transférer des fonds à des Algériens, mais aussi pour créer des «rétrocessions» pour leur propre avantage », explique M. Gatti.