Education : Benghebrit opte pour le rapport de force avec les syndicats

Redaction

«J’ai l’impression que certains syndicalistes cherchent une position sociale avant un acquis salarial ». Avant d’aller rencontre de nouveau les syndicalistes de son secteur, dont certains font toujours grève, Nouria Benghebrit a tenu à clarifier publiquement certaines de ses positions. Elle était ce jeudi l’invitée de la chaine III de la radio nationale où elle a affiché une fermeté doublée d’une ouverture au dialogue.

 Si la ministre consent que certaines revendications, à l’image de celles liées à la révision du statut ou encore à la médecine du travail, sont légitimes, elle trouve, par contre, que certains points inclus dans les plates-formes de revendications ne sont pas réalistes. Il s’agit notamment de la vieille revendication des syndicats de l’éducation qui demandent un départ à la retraite après 25 ans de service, les années d’études et de service national inclues. « Cela veut dire qu’un enseignant homme part en retraite après 18 ans de carrière », dit-elle. « Les syndicalistes doivent savoir qu’ils ne sont pas les seuls fonctionnaires dans ce pays », tranche-t-elle. Pis, une autre revendication des enseignants porte sur une promotion systématique sans passer par des examens pédagogiques. Là encore, Mme Benghebrit est catégorique : « passer d’un niveau à un autre sans subir les examen pédagogiques n’a aucun sens », affirme-elle.

 Si elle dit cela, la ministre sait apparemment que la grève des enseignants est mal perçue par l’opinion. «La société commence à s’emparer de la problématique » des grèves à répétition. La preuve, Benghebrit affirme que contrairement aux chiffres (80%) présentés par le Cnapest (Conseil national des personnels enseignants du secondaire et tertiaire), le taux de suivi de la grève à l’échelle nationale est de 13%, avec un taux de 23% dans les lycées.

 De leur coté, les grève campent sur leur position. La grève des enseignants affirme, ce jeudi, que la décision de « surseoir » au mouvement de grève va être prise « la semaine prochaine ». Tandis que le Cnapest, qui a un fonctionnement horizontal, maintient sa position de poursuivre le mouvement de débrayage. Une situation que dénoncent les associations de parents d’élèves.

 Essaïd Wakli