Essais nucléaires dans le Sahara : Le silence complice de la France et de l’Algérie

Redaction

La LADDH (Ligue algérienne des Droits de l’Homme) interpelle les autorités françaises et algériennes à l’occasion de la Journée internationale contre les essais nucléaires, ce vendredi 29 août. La ligue dénonce dans un document, qui nous a été parvenu, l’opacité dans la gestion de ce dossier par la France, qui nie sa responsabilité et l’ampleur des expériences nucléaires effectuées au lendemain de l’Indépendance dans le Sahara algérien, et par l’Algérie, qui a tourné le dos aux victimes.

La LADDH a saisi l’occasion de la célébration de la Journée internationale contre les essais nucléaires, ce vendredi 29 août, pour attirer « l’attention de l’opinion public national et pour qu’elle prenne connaissance sur l’ampleur des expériences nucléaires durant 1960 jusqu’à 1966 en Algérie et des effets néfastes qui persisteront à nuire  et se transmettent de génération en génération durant les années a venir  en Algérie », écrivent-il dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ce vendredi.

La Ligue reproche aux dirigeants des deux pays une gestion opaque de ce « dossier noir ». Dans son communiqué de presse, la LADDH regrette ainsi qu’aucune information n’a été rendue publique par la commission franco-algérienne sur les essais nucléaires, mise en place en 2007. Pour l’ONG, les intérêts politiques des deux Etats freinent l’avancée dans ce dossier. « La France est entrain de jouer ses intérêts dans un pays dirigé par un pouvoir qui joue sa survie », écrit ainsi la direction de l’association de défense des Droits de l’Homme.

Dans son communiqué, la LADDH dénonce également la « dénégation » des autorités françaises pour reconnaître ce qu’elle considère comme des crimes de guerre, et l’inaction des autorités algériennes qui ont tourné le dos aux victimes de ces essais nucléaires pour faire aboutir leurs revendications. La passivité des dirigeants algériens a poussé les membres de la LADDH à prendre en charge ce dossier en nommant un avocat pour suivre  spécialement ce dossier, explique la Ligue. Cette ONG algérienne exige des autorités française de faire toute la lumière sur le « dossier noir » des essais nucléaires, effectués, par l’armée française, dans le Sahara algérien, entre 1960 et 1966.

Des milliers d’Algériens utilisés « comme des cobayes »

La réouverture de ce dossier « permettra, selon la LADDH, de faire face aux effets des explosions, notamment le plutonium répondu dans l’atmosphère avec tous ses effets dangereux pour les milliers d’années à venir ». Les rédacteurs du document dénoncent également « l’inconscience de la puissance française qui la poussée à utiliser comme cobayes des milliers d’Algériens qui étaient sur place : des nomades, prisonniers et même quelques recrus de l’armée française, et ce a fin de mesurer la puissance de ces essais « expériences » et en étudier les effets destructeurs », écrivent-ils. Ce qu’ils considèrent comme une violation flagrante de la convention de Genève relative aux prisonniers de guerre et à leur traitement.

Arezki IBERSIENE

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