Face à la crise mondiale, quels impacts des résolutions du G20 à Pittsburgh sur les rééquilibrage Nord/Sud ?

Redaction

pittsburgh-g20_large A moment ou se tient la réunion au Vénézuéla sur la coopération entre l’Afrique et l’Amérique Latine les 26/27 septembre 2009, le G20 regroupant les pays les plus riches de la planète concernant 20 Etats représentant 87% du PIB mondial, 60% de la population de la planète mais 10% seulement des Etats (1) s’est réuni juste avant les 24/25 septembre 2009 à Pittsburgh, (Pennsylvanie, est des Etats-Unis) endroit non pas choisi au hasard mais qui grâce aux nouvelles technologies et à la révolution verte (développement des énergies alternatives renouvelables) connaît le taux de chômage un des plus bas aux USA. Cette réunion fait suite à celles du 2 avril 2009 à Londres, et à celle du 15 novembre 2008 aux USA , réunion d’urgence à l’époque sous l’initiative française qui n’avait sans la présence du président Barack Obama, ayant porté sur la question du rééquilibrage du système financier international. Utopie ou réalité dans la mesure où le fondement même du système monétaire international reposant sur la suprématie du dollar un sujet qui fâche alors n’a pas été abordé, comme la dimension environnementale et sociale de la crise abordée superficiellement et d’une manière générale se pose cette question : les pays pauvres n’ont –ils pas été les oubliés de la crise mondiale ? D’où deux parties de cette présente contribution en deux parties complémentaire d’une part, la crise mondiale et les axes stratégiques du G20 d’autre part l’Afrique face à la crise mondiale.

I ère partie

I- La crise mondiale et les axes stratégiques du G20

1- Face à la crise mondiale structurelle les actions du G20

Le plan d’action décidé s est ’articulé autour de quatre objectifs :

premièrement de dégager une réponse commune à la crise financière. Car, le fait le plus important de cette réunion est l’institutionnalisation du G20 comme «principal Forum économique mondial» (The Premier Global Economic Forum, selon les termes du communiqué étant passé du Le G6 puis au G7 (avec le Canada), puis au G8 avec la Russie qui avait un statut à part. Aussi l’idée émise par plusieurs dirigeants africains au sein du NEPAD d’instituer un «conseil économique mondial», sur le modèle du conseil de sécurité de l’ONU n’est plus d’actualité. Cependant, c’est en 2010 lors des prochaines réunions qu’il y aura discussion de la nouvelle architecture du G20 : quels pays doivent en être membres, à quelle fréquence doit-il se réunir, car la liste actuelle, constituée comporte selon un membre de la délégation des «passagers clandestins» ; l’Espagne et les Pays-Bas étant admis aux discussions sans être décomptés dans le club, dont la composition répond à des critères au moins autant politiques qu’économiques C’est dans ce cadre que s’inscrit la réforme partielle du FMI : une victoire surtout pour la Chine mais également pour l’Inde, le Brésil, la Turquie et la Corée du Sud , le G20 s’ étant mis d’accord pour transférer dès 2011, 5% des droits de vote des pays développés aux pays émergents car si le cas des USA reste le même, avec 32% des voix au FMI, le Européens apparaissent collectivement surreprésentés au G20, alors que leur poids dans l’économie mondiale n’excède pas 25%, aujourd’hui, les pays développés détenant 57% des voix au sein du FMI, contre 43% aux pays émergents. ;

deuxièmement ouvrir les pistes d’une réforme en profondeur du système financier international par un « code de bonne conduite », la Taxe Tobin qui fut proposée en 1972 par le prix Nobel d’économie James Tobin consistant en une taxation des transactions monétaires internationales afin de ne pas inciter à la spéculation étant mise sur la table des négociations, la France et l’Allemagne ont obtenu gain de cause sur la limitation des bonus, (encadrement plus sévèrement, à l’avenir, les primes des traders), les normes comptables entre Européens et Américains devant être harmonisées en 2011 bien qu’existent toujours des divergences, de part et d’autre de l’Atlantique, les normes actuelles gonflant artificiellement le bilan des banques américaines ;

troisièmement prendre de nouvelles initiatives pour parer à d’éventuelles faillites bancaires et imposer aux banques de nouvelles normes comptables notamment en instituant des règles plus strictes sur les agences de notation, la titrisation et les parachutes dorés, des trous noirs de la finance estimés à 10.000 milliards $ par la supervision et de l’immatriculation des hedge funds (dont 62% sont localisés dans les paradis fiscaux), l’opacité des paradis fiscaux ayant aggravé la crise financière. Selon le professeur Catherine Lubochinsky, professeur à Paris-II (France) et coordinatrice du rapport pour la CEE , 40 à 50% de l’ensemble des flux financiers transitent par des territoires dits non coopératifs, avec comme corollaire une économie très dépendante de l’activité bancaire et financière. Dans ce rapport on note qu’à Jersey, par exemple, le secteur financier représente 50% du PIB. Ce n’est pas un hasard non plus si trois quarts des hedge funds sont domiciliés dans les paradis fiscaux, dont le tiers aux seules îles Caïmans.

Enfin quatrièmement accroître les dépenses publiques à travers des déficits budgétaires coordonnées,et ciblés ( en espérant que cela ne dégénère pas par une hyperinflation en cas de non reprise de l’économie réelle), une relance globale de 5000 milliards $ étant prévue d’ici fin 2010 mais au profit des économies d’énergies pour le BTPH et des technologies propres pour le secteur automobile, remettant d’ailleurs en cause au pacte de stabilité européen (3% du PIB et dépenses publiques sur /PIB moins de 60%). La résolution finale a insisté sur le fait que le renforcement du système de régulation ne saurait signifier protectionnisme,et que ces dépenses publiques sont destinées en majorité aux entreprises privées ( politique keynésienne ciblée) d’où des réunions prochaines avec l’organisation mondiale du commerce(OMC).

Cependant , il est admis que la crise économique et financière durable va durablement peser sur la croissance mondiale, et la demande intérieure des pays émergents reste trop faible pour compenser la récession des pays développés, selon une étude de l’assureur- crédit Euler Hermes SFAC publiée le 11juin 2009. Je cite : « le PIB mondial, au mieux stabilisé au niveau de 2006-2007 en 2010, ne retrouvera qu’une croissance modérée à moyen terme. Depuis dix ans, la dynamique mondiale a été portée par la demande des pays de l’OCDE, poussée par le crédit, et cette demande était aussi le moteur extérieur des pays émergents, leur demande intérieure, encore trop faible, ne pouvant pas servir de locomotive de la croissance mondiale à ce stade ». Aussi selon cette étude, la croissance mondiale devrait rester inférieure à sa tendance de 4% pendant quelques années pour revenir à l’équilibre. Même si on s’attend à ce que la croissance reparte dans le courant 2010, le rythme de la reprise est incertain et les pauvres dans bien des pays en développement continueront de souffrir des retombées, selon Zoellick directeur général de la Banque Mondiale , lors de la réunion des ministres des Finances du Groupe des Huit (G8) en Italie le 11 juin 2009. Le Fonds monétaire international (FMI) pour sa part a relevé sa projection de croissance mondiale pour 2010 à 2,4%, alors qu’il anticipait 1,9% en avril, paradoxe, et discours contradictoires,le directeur général de l’organisation mondiale du commerce (OMC) à la même réunion du G8 considère « qu’aucun indicateur à ce jour ne permet de fixer un horizon au retour de la croissance » d’autant plus que production industrielle pour la zone euro et aux USA connaît un déclin inégalé pour 2009 selon le rapport d’Eurostrat de juin 2009.

Dans la même lignée, dans un rapport, publié le 2 juin 2009 à Londres, le Centre for Economics and Business Research (CEBR) indique que l’Alena (Canada, États-Unis, Mexique) et l’Union européenne ne parviennent plus à produire la majorité du PNB mondial. La communauté transatlantique représentait 60 à 64 % de l’économie mondiale à son apogée, dans la période 1995-2004. Elle ne représentera que 49,4 % en 2009. La chute devrait se poursuivre, pour tomber à 45 % en 2012. Cela rejoint la déclaration en date du 5 juin 2009 du président russe Dmitri Medvedev, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg qui pense que la crise financière et économique internationale provoquera un « reformatage » du monde et modifiera le peloton de tête du développement économique. « En fin de compte, les leaders du développement économique changeront, tout comme le modèle de comportement dans la sphère économique et les modes de fonctionnement des marchés économiques. Il est vrai, les nouveaux modèles qui verront le jour au cours des prochaines années, devront prouver leur efficacité », toujours selon le président russe.

Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke déclare ( Reuters 03 juin 2009) que l’augmentation de la dette américaine contribue à faire monter les taux d’intérêt à long terme et qu’il est temps de commencer à travailler aux moyens permettant de réduire les déficits, rejoint par la présidente de la Banque de Réserve fédérale de Cleveland, Sandra Pianalto, à l’occasion d’une conférence devant des investisseurs et chefs d’entreprise le 8 juin 2009.Je cite : « l ‘Etat américain, confronté à un important déséquilibre budgétaire, ne pourra pas poursuivre indéfiniment son soutien à l’économie. Il n’est ni possible ni souhaitable que les dépenses fédérales se maintiennent à un niveau aussi élevé ». Car la commission du Budget du Congrès américain évalue à 1.800 milliards de dollars le déficit de l’Etat fédéral en 2009 et le déséquilibre budgétaire considérable du pays impose un certain nombre de mesures difficiles en matière de politique budgétaire. Mais cela n’est pas propre aux USA comme en témoigne l’explosion des déficits budgétaires pour l’ensemble des pays européens dont le dernier chiffre en date communiqué par Bercy pour la France de 72 milliards d’euros (plus de 100 milliards de dollars) sans compter les déficits des pays émergents. La reprise permettra t- elle d’absorber cette importante injection monétaire sans précédent dans l’histoire du capitalisme comme le postule la théorie keynésienne raisonnant au sein de structures élastiques et d’Etats Nations (relance de la demande globale, consommation et investissement) et le blocage n’est –il pas mondial (fait nouveau -interdépendance des économies), donc d’ordre structurel et la solution n‘est-elle pas globale ?

2-Le risque d’une hyperinflation à l’échelle planétaire ?

C’est dans ce sens que les avertissements adressés aux banques centrales par la chancelière allemande Angela Merkel, les alertant contre le danger d’une politique inflationniste et surtout l’intervention de Jacques Attali,économiste et expert mondial connu, connaissant fort bien le fonctionnement du système monétaire international, montent des signes d’inquiétudes qui contrastent avec les déclarations rassurantes de bon nombre de dirigeants. Pour Jacques Attali devant le Forum international économique et financier (FIEF) en juin 2009 , où il évoqua le danger d’une hyperinflation semblable à celle de l’Allemagne en 1923. Je cite Attali : « le scénario du pire est vraisemblable, celui d’une grave dépression et d’une inflation importante. Je le dis comme je le pense : le monde n’est pas loin de s’engager sur le chemin d’un Weimar planétaire. Si le pire n’est pas certain, il n’en demeure que le scénario du pire est le plus probable ». Selon cet économiste, la dette totale des Etats-Unis, quand on additionne les acteurs privés et publics, représentent en janvier 2008 l’équivalent de 350% du PIB américain, plus élevée qu’en 1929, quand elle n’a jamais dépassé les 300%. Un an plus tard, en janvier 2009, cette dette représente 500% du PIB et atteint 54000 milliards de dollars. Ce que l’on fait avec les plans de renflouement des banques est comparable à donner de l’oxygène à un accidenté de la route. Au lieu de le transporter à l’hôpital, on tente de le faire survivre en lui donnant de l’oxygène ».

L’auteur énonce un autre chiffre inquiétant qui est le lien entre les encours et les fonds propres des banques. Les encours montent à environ 84000 milliards et les fonds propres ne représentent que 4000 milliards, c’est-à-dire un ratio de vingt. Cette proportion ne doit jamais dépasser les 15%, alors que pour certaines banques le ratio dépasse les 50 pour cent, 1800 milliards de dollars étant allés aux banques américaines dont les fonds propres ne dépassent guère les 1300 milliards. Cela signifie « qu’elles sont, à ce point, techniquement en faillite ». La situation est identique pour les banques britanniques, mais également européennes dans la mesure où les difficultés du système bancaire s’expriment par la différence entre la valeur des banques en bourse et la valeur qu’ils affichent sur le papier, la valeur de certaines banques européennes étant à peu près la moitié de leurs fonds propres, possédant des actifs toxiques qu’elles refusent de faire apparaître dans leurs comptes.

Certes l’argent peut être comparé au sang de l’économie du fait que la crise du crédit démontre, que l’économie est dépendante d’une infusion permanente de crédits. Dès que les banques fournissent un peu moins de crédit, des entreprises font faillite et les congédiements massifs se succèdent. Mais la cause principale de la crise du crédit ne se trouve t-elle pas dans le fonctionnement du système monétaire mondial lui même d’une part et d’autre part avec cette suprématie du dollar qui représente, bien qu’en diminution relative, plus de 60% des transactions mondiales ? Et il faut se demander si les banques internationales ont respecté scrupuleusement les Accords de Bale de 1988 qui stipulent l’exigence de 8% de capital est la norme encore que les Accords de Bâle de 2006 offre aux grandes banques plus de possibilités pour choisir elles-mêmes la méthode la plus favorable pour calculer leurs risques ? Sur les logements souvent une banque n’a besoin de réserver que 4% de la somme équivalente en capital et pour 1 euros de capital, elle peut fournir 25 euros de prêts. Pour des prêts à d’autres banques c’est, en général, encore moins, pouvant assister à des effets de multiplication et un divorce croissant entre la sphère financière (une financiarisation accrue) et la sphère réelle qui combiné au divorce dans le partage du revenu entre salaires en diminution (expliquant l’accroissement de l’endettement des ménages) et profits souvent spéculatifs, sont à l’origine de la crise actuelle.

3- La réunion de Pittsburgh tirera-t–elle les leçons de la crise des prêts hypothécaires d’août 2007 ?

Comme le note avec pertinence l’économiste Jean Marc Vittori dans le financier français les Echos en date du 10 juin 2009, « En ce mois de juin, il flotte comme un étrange parfum d’irréalité. Alors que le monde entier affronte une profonde récession après avoir encaissé un choc financier colossal, tout se passe comme si la page avait déjà été tournée. Même s’il serait plus agréable de proclamer que la crise est finie, force est de constater qu’elle ne fait que commencer. La dette fait des trous partout, dans les comptes des entreprises, des particuliers, des Etats. Nous nous comportons comme un malade qui sortirait de l’hôpital juste après avoir réchappé d’un infarctus, sans avoir changé ni son régime alimentaire ni son mode de vie, sans même avoir fait les examens nécessaires pour vérifier qu’il ne court plus de risque à court terme.

Nous n’avons pas tiré les leçons de la crise. Au risque de subir très vite un choc encore plus grand ». Car les gouvernements n’ont pas voulu examiner les origines de la crise, et d’autre part, ils ne sont pas prêts à renoncer aux « instruments financiers novateurs » [LBO, dérivés, titrisations, etc.], qui sont en partie à l’origine de la crise. Contrairement aux discours, pour Günther Bräunig, membre du conseil de la Banque de reconstruction allemande (KfW), lors d’une conférence sur la finance à Francfort, le 06 juin 2009, les banques recommencent à nouveau offrir des titrisations, c’est-à-dire la vente d’obligations de crédit ou des risques qui leur sont liés, tout en faisant miroiter de fortes rémunérations, qui ne sont offertes que sur les marchés à très haut risque. Aussi sommes nous dans un cercle vicieux dans la mesure où les banques centrales (FED, BCE, banque d’Angleterre notamment ) au lieu de permettre aux banques de prêter de l’argent à l’économie,dont des secteurs dynamisants du futur, prêtent directement aux entreprises en difficulté, ce qui risquent d’accélérer le déclin de la sphère réelle ,tout en poussant à des besoins énormes de financement. D’où l’hypothèse irréaliste, du moins durant la période 2009/2020- selon bon nombre d’experts financiers, de penser que la Chine avec la somme modique de 2000 milliards de dollars de réserves de change et les pays du Golfe (environ 1200 milliards de dollars de fonds souverains avant la crise, les pertes étant évaluées provisoirement à plus de 500 milliards de dollars) permettront de suppléer à ce besoin immense de financement. D’ailleurs le cours du pétrole actuellement qui ne répond pas aux fondamentaux selon une étude précise de l’Institut français du pétrole début juin 2009, comme cela a été à l’origine des 147 dollars n’est-il pas les prémisses d’un au retour à l’inflation car avec un baril à 100 dollars en termes de prix relatifs mondiaux et à prix constant, il serait l’équivalent d’environ 50 dollars ?

La forte injection monétaire en Chine pour dynamiser le marché intérieur ne risque t-elle pas également d’aboutir à un processus inflationniste à terme, du fait de la récession des exportations qui ont certes atteint en 2008 plus de 1400 milliards de dollars (derrière l’Allemagne premier exportateur mondial plus de 1500 milliards de dollars contre seulement 560 milliards de dollars pour la France ) en raison de la crise mondiale ce qui réduirait sa compétitivité au niveau mondial poussant inéluctablement à la dévaluation de sa monnaie ? Ne risque t-on pas d’aller vers un effet de boule de neige en accroissant l’endettement d’autant plus qu’uniquement la dette américaine est passée de 3 à 13% du PIB à l’instar de la crise des prêts hypothécaires d’août 2007 mais dont l’origine est antérieure à cette date. En effet, pour l’économiste Gary Gorton, lors de la conférence de 2009 de la Banque de la Réserve Fédérale d’Atlanta, intitulée [« Slapped in the Face by the Invisible Hand; Banking and the Panic of 2007 »], les titres liés aux crédits hypothécaires ont connu un véritable gonflement, passant de 492,6 milliards de dollars en 1996 à 3.071,1 milliards de dollars en 2006 et que plus de 20 trillions [1 trillion = 1.000 milliards] de dollars de dettes titrisées ont été vendus entre 1997 et 2007. Je résumé cette crise, où des titres sont adossés qu’à des entrées virtuelles, en en cinq étapes :

a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d’intérêts élevés ;b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques «titrisent» leurs créances, c’est-à-dire qu’elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d’investisseurs de toute la planète. Les fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu’à 30 % par an), et faire jouer l’effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu’à 90 % des sommes nécessaires ; c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d’intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s’essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d’honorer leurs remboursements entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont achetés les titres obligataires ont vu leur valeur s’effondrer ;

d- crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker , elles savent ce qu’elles ont dans leur bilan , mais pas ce qui se trouve dans celui des autres car ces mauvais crédits immobiliers ont été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait quelle est la répartition du risque d’où une grave crise de confiance et cette situation paralyse le marché inter- bancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ; e- intervention des banques centrales : face à la paralysie du marché, les banque centrales sont intervenus début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de dollars et d’euros de liquidités, et cela continue encore en 2009, les actifs toxiques que certains veulent voiler l’ampleur, surtout en Europe, continuant toujours d’avoir des effets négatifs. Ce qui m’amène à analyser la situation de l’Afrique face à la crise mondiale

II ème partie

II- L’Afrique face à la crise mondiale

2.1- Situation de l’Afrique

L’objectif stratégique sous la pression des pays émergents notamment de la Chine , la Russie l’Inde et le Brésil, de repenser l’actuel système économique mondial qui favorise la bipolarisation Nord/Sud, la pauvreté préjudiciable à l’avenir de l’humanité, accéléré d’ailleurs par les gouvernances les plus discutables de la part de la plupart des dirigeants du Sud Et dans ce cas l’Afrique n’est –il pas ce continent oublié ? C’est qu’en été 2007, au lendemain de l’éclatement de la crise, plusieurs responsables africains affirmaient, « nous n’avons rien à craindre. Grâce au sous-développement nous sommes immunisés ».Mais à terme, la crise ne menace t-elle pas d’attiser surtout les conflits sur le continent, d’autant plus que la croissance mondiale qui, pour la première fois depuis 60 ans, sera négative ?Même si la crise a été lente à atteindre les rivages de l’Afrique, nous savons tous qu’elle arrive et que son impact sera sévère a averti le FMI dans son dernier rapport de mars 2009, prévoyant une chute drastique des échanges commerciaux et de services avec les pays africains, une baisse des transferts de capitaux par la diaspora, l’amenuisement des investissements étrangers et de l’aide avec une récession, la croissance économique du continent ne devant pas dépasser les 3% en 2009, loin des 5,4% de croissance enregistrés en 2008.

La population africaine est estimée à 922 millions d’habitants en 2005, à 944 million en 2007, a doublé depuis 1980, pratiquement quintuplé depuis 1950 et s’oriente vers un milliard et demi ( 1,5) horizon 2020. Le produit intérieur brut africain dépasse en moyenne 2007/2008 mille (1000) milliards de dollars. Le secteur des services représente la plus grande part du PIB avec 44,7%, suivi de l’industrie (41,5%) et de l’agriculture (13,8%). En 2006, les secteurs industriel et agricole on enregistré la plus forte croissance avec respectivement 5,7 et 5%[5] []Si l’expansion de l’économie mondiale a favorisé le développement de certaines aires géographiques comme l’Asie du Sud et de l’Est, l’Afrique est restée, elle, largement en marge du phénomène. 34 pays les moins avancés (PMA) sur 49 se situent aujourd’hui sur le continent noir. Selon les rapports de l’OUA de 2006/2007, sur 141 pays en voie de développement 95 soit les 2/3 sont tributaires à plus de 50% de leurs exportations des matières premières agricoles et minérales dont 80% pour l’Afrique subsaharienne.

A titre d’illustration entre 2005/2006 le coton représente dans le total des exportations 56% pour le Burkina Faso, 66% pour le Bénin et 76% pour le Tchad, d’ailleurs fortement concurrencé pour la Chine et l’Inde. Le commerce intra- africain qui ne dépasse pas 10%( rappelant que le commerce intra maghrébin qui peut être un espace de dynamisation du commerce intra- africain épaulé par une zone de libre échange africo- arabe du fait des importants capitaux et des opportunités d’affaires, ne représente en 2008 qu’environ 3%) est dominé par un nombre restreint de pays qui vendent un nombre limité de produits. En Afrique subsaharienne (à l’exclusion de l’Afrique du Sud), d’après la Banque mondiale, pour 2007, environ trois quarts des exportations intra -africaines proviennent de cinq pays (Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Nigéria et Zimbabwe). C’est que les efforts actuels d’intégration régionale,( vœux pieux malgré plusieurs expériences) , qui remontent à 1994, date de l’entrée en vigueur du traité d’Abuja, et qui consistait en une intégration progressive en créant des zones de libre-échange par l’élimination des tarifs douaniers sur les produits échangés au sein des diverses communautés économiques africaines, les barrières non tarifaires et l’adoption d’un tarif douanier commun pour former une union douanière, du fait que les taxes commerciales imposées sur le continent, sont plus élevées que dans les autres régions, ont largement contribué à freiner le commerce entre pays africains.

En plus l’approche progressive définie dans l’accord d’Abuja, notamment la réduction de certains tarifs douaniers au niveau régional, n’a été que partiellement appliquée dans une ou deux régions et a été en grande partie remplacée par la libéralisation généralisée des échanges que préconisent les programmes d’ajustement structurel financés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).Tout en reconnaissant que d’importants progrès au niveau du continent Afrique, politique, le nombre de conflits ayant sensiblement baissés et économique avec sept années consécutives de croissance relativement élevée ont permis à un certain nombre de pays de se constituer des réserves monétaires et d’améliorer leur balance des paiements, ce qui permet d’amortir les difficultés à court terme, néanmoins, cette performance ne doit pas voiler les nombreux obstacles qui se dressent sur la voie du développement des pays africains et qui ont entre autres pour noms la faiblesse de l’industrialisation, les failles dans la gouvernance, le taux élevé du chômage auquel sont confrontés plus de 200 millions de jeunes africains en bref la persistance de la pauvreté. Aussi, la crise risque de freiner cet élan, d’autant plus que les services et les infrastructures sont dégradées ; la fonction publique mal payée et donc gangrenée par la corruption avec l’inégalité entre les régions, l’insécurité dans les villes.

Face à cela, la dominance d’une société de subsistance ou une contre-société de trafics qui enfante ses gagnants et ses perdants. La plupart des pays sont endettés même si ces données doivent être corrigées par le fait qu’une partie de la production est invisible, une partie de la population vit de sa production sans que celle-ci soit recensée. La croissance démographique est un facteur d’explication de la situation économique difficile ; elle engendre deux effets pervers : raréfaction des actifs et explosion d’une population jeune. Les sécheresses qui se succèdent depuis les années 60, l ‘avancée du désert ont provoqué des crises agricoles graves. Les agriculteurs africains sont de plus handicapés par leur mauvaise maîtrise des techniques de conservation de l’eau et d’irrigation comme ils le sont aussi par les médiocres infrastructures a augmenté même s’il demeure très sensiblement inférieur à celui de l’Asie routières. A cela s’ajoute le nombre des pays en guerre et donc de réfugiés. Le taux d’urbanisation. L’exode rural joue un rôle important dans cette croissance. Or les villes ne proposent qu’un nombre d’emplois dérisoire en l’absence de véritable politique de développement. Certes, du fait de son sous développement, l’Afrique reste moins affecté par la crise financière mondiale. – l’Afrique participant à hauteur de 3% seulement aux échanges mondiaux et représente en moyenne 2007/2008 1% du produit intérieur brut mondial .Le système financier africain est généralement autonome et indépendant de ses relations avec les économies occidentales, et ne dispose pas encore d’un système boursier encore performant. Une des raisons pour lesquelles les turbulences économiques mondiales auront des effets moins graves en Afrique, est que le contrôle des mouvements de capitaux, ont poussé les banques du continent à favoriser la gestion des dépôts locaux et à faire des investissements relativement peu risqués. Leur exposition aux “subprimes” et autres instruments financiers douteux qui ont provoqué la chute de banques américaines et européennes est donc minimale Toutefois, des conséquences à plus long terme sont attendues car la situation de l’Afrique est des plus inquiétantes, car même si elle ne subit pas une conséquence directe de la crise financière, l’impact se fait ressentir par d’autres biais. Les conséquences de cette crise, peuvent varier selon le niveau de développement des pays. L’effet de contagion peut donc atteindre des Etats dont les systèmes financiers sont plus intégrés au système international Pour les autres, c’est une période d’incertitudes, avec paradoxalement, de nouveaux risques comme l’augmentation des interventions de l’armée dans la vie politique, des crises sociales et des grèves liées aux inégalités, l’injustice et à la corruption, la dévalorisation du savoir qui explique l’exode de cerveaux.

Car, l’Afrique perd chaque année 20.000 professionnels comme conséquence de la «fuite des cerveaux», selon le bulletin de la Commission Européenne. Un tel exode influe négativement sur le continent dont le départ des compétences intellectuelles vers d’autres continents contribue à marginaliser l’Afrique dans les systèmes mondiaux du savoir. Le fait que ces personnes qualifiées et compétentes ne retournent pas dans leur pays, souvent pour des raisons de marginalisation par le pouvoir constitue la cause de l’impossibilité pour l’Afrique, d’entrer dans l’arène mondiale du savoir. Autre élément le défi le manque d’eau. Il est prouvé mondialement ces dernières années dans les différents rapports de l’ONU, l’UNESCO, du Conseil Mondial de l’eau, que les ressources en eau vont poser un grave problème à l’humanité, deux tiers de la planète dont l’Afrique , risquant de souffrir d’un manque d’eau grave . Mais face à la crise mondiale, il y a lieu de préciser il n’y a pas une Afrique mais des Afriques, La crise affectera au cas par cas. Les pays de l’Afrique australe et du Maghreb, sont économiquement plus prospères que l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest.

Des pays ayant des réserves de change importantes notamment les économies pétrolières africaines ou des pays grands exportateurs de matières premières que les pays les plus pauvres ou vivant uniquement du tourisme qui risque de connaitre une récession, sont moins touchés à court terme dans la mesure où l’effondrement des cours avec la mentalité rentière du passé qui a privilégié la dépense monétaire sans se préoccuper d’une bonne gestion, risquent d’avoir des effets néfastes à moyen terme. Sous réserve d’une gouvernance rénovée mettant fin à la corruption qui contribue à la démobilisation, et de la valorisation du savoir qui est un acte éminemment politique allant vers la démocratisation des sociétés, des pays comme l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria l’Egypte, le Soudan impliquant la résolution du conflit au Darfour peuvent être des acteurs dynamisants pour tout le continent.

2- Les effets de la crise mondiale sur l’Afrique

Premier impact, la crise devrait se manifester au niveau de l’aide et l’investissement au développement qui pourrait en souffrir. Après avoir promis d’accroître fortement le montant de l’aide au développement, les pays riches ont réduit leur soutien financier à l’Afrique et n’ont rien fait pour améliorer les termes des échanges commerciaux avec ce continent. La Commission pour l’Afrique , créée par l’ ex Premier ministre britannique Tony Blair, a réclamé aux pays riches qu’ils accordent, jusqu’en 2010, une aide supplémentaire de 25 milliards de dollars au continent noir. En 2007 et 2008, l’aide a décru encore un peu plus. Hors allègements de dette, l’aide à ce continent des 22 pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) est passée de 106 milliards de dollars en 2005 à 103 milliards de dollars en 2006, d’après African Monitor. En outre, l’aide de l’OCDE est passée en moyenne de 0,33% de son revenu national brut en 2005 à 0,3% en 2006, malgré la promesse du G8 de porter d’ici 2015 à 0,7% du PNB de chaque pays les fonds alloués à l’aide au développement. Enfin, 55% de l’aide totale n’a profité qu’à dix pays qui obtiennent souvent l’aide de pays occidentaux pour des raisons plus stratégiques qu’humanitaires. Si déjà en période normale, ils ont du mal à tenir ces promesses, sans doute qu’en temps de crise, ils auront encore plus de mal.

Comme, il est utile de rappeler que ces montants promis sont est une somme dérisoire comparé à l’injection plusieurs centaines de milliards de dollars de liquidités sur les marchés par les banques centrales. Deuxième impact à terme sur le système et flux financiers et l’équilibre macro-économique. L’incertitude étant considérable à l’échelle mondiale, la croissance risque encore d’être revue à la baisse. Pour 2009, le FMI prévoit une détérioration sensible des comptes budgétaires et extérieurs des pays d’Afrique sub-saharienne.

Il table sur une dégradation du solde budgétaire global de non moins de 6 points de pourcentage, avec un déficit voisin de 4 % du PIB en 2009 Quant au taux d’inflation, devrait passer à 12,7% en 2007 et 12,9% en 2008 alors qu’il n’était que de 7,5% en 2005. La dette extérieure totale est de 255 milliards de dollars en 2007. Les accords d’allègement de la dette ont ramené la dette publique de 205,7 milliards en 1999 à 114,5 milliards. La dette privée est quant à elle passée de 92,4 à 110,2 milliards. Qu’en est-il des places boursières ? Parmi les effets indirects de la crise, on peut citer : la contagion de notoriété, la mauvaise réputation des autres marchés, la psychose et le besoin de liquidité de certains acteurs économiques non résidents peuvent les amener à vendre leurs titres investis. Les pays pionniers et les pays émergents d’Afrique sont particulièrement touchés du fait de leurs liens financiers plus étroits avec le reste du monde, notamment par le biais des marchés d’obligations et d’actions, selon le FMI. Un autre élément le tarissement des flux financiers opérés par les émigrés africains par l’intermédiaire d’institutions financières très présentes et actives en Afrique. Largement financé par ces fonds, fruit du labeur de nombreux émigrés le bâtiment en Afrique connaît une crise parallèle à celle du niveau de vie des diasporas.

D’une manière générale, du fait que des fonds occidentaux en quête de diversification de leurs investissements ont injecté beaucoup d’argent sur des marchés africains, le risque est de voir des banques africaines touchées par la crise. Si les banques occidentales, pour des raisons de solvabilité, refusent de se prêter de l’argent entre elles, il y a de fortes chances qu’elles ne veuillent pas financer les banques africaines. Et si ces dernières ne peuvent pas bénéficier de ces crédits, elles se retrouveront dans l’incapacité de prêter à leurs clients (particuliers ou entreprises).Par railleurs il faut être attentif aux fluctuations monétaires,dont le dollar (la plupart des exportations africaines étant libellés en cette monnaie et sa dépréciation aurait des répercussions néfastes) l’évolution des cours boursiers du fait d’éventuelles spéculations ou encore leur évolution en raison d’une évolution des fondamentaux Troisième impact sur le cours des matières premières exportées. La crise financière devrait modifier la position de l’Afrique sur le marché mondial c’est-à-dire à l’achat et à la vente de certains produit, donc la demande en matières premières, essentiellement en provenance d’Afrique.

Cette baisse des cours, des volumes et des revenus affectera les investissements. Selon le magazine « The African exécutive », les marchés de matières premières sont essentiellement des marchés à terme. Ils organisent le marché des produits dérivés. Les produits dérivés constituent un contrat dont la valeur dérive de la valeur anticipée d’un actif ou d’un taux d’intérêt. Ils représentent une promesse de vendre ou d’acheter à terme une action, une obligation, une marchandise ou une devise. Avec la crise financière, on pourrait assister à un revirement des investisseurs des marchés occidentaux vers les marchés des matières premières comme New York, Chicago ou Londres. Si, on admet que les marchés à terme sont à 80% des marchés de spéculation, on pourrait alors penser qu’il y ait une corrélation dans le sens où il y aurait un report des investisseurs. Les produits industriels sont les plus touchés par la crise financière venue des Etats-Unis (cuivre, or, aluminium diamant, pétrole, fer…). Les importations des pays d’Asie et les exportations des pays occidentaux vers cette partie du monde connaîtront une baisse qui se traduirait inéluctablement par une réduction de la demande mondiale des matières premières.

3- Repenser tout le système économique mondial

Face à la crise mondiale, les nouvelles politiques des dépenses publiques dites néo-keynésiennes avec un rôle central à l’Etat régulateur s’avèreront-elles efficaces, le prix Nobel d’économie de 2001 Joseph Stiglitz estimant que ces actions ne sont qu’une solution à court terme le comparant à «une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d’une grave hémorragie interne» ce système accentuant la bipolarisation Nord/Sud, la pauvreté préjudiciable à l’avenir de l’humanité. Car, sur les 7 milliards d’âmes la 2/3 étant concentrées au sein de la zone Sud avec moins de 30% des richesses mondiales. Or, il s’agit de repenser tout le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945 en moralisant le capitalisme (la véritable économie de marché repose sur l’entreprise créatrice de richesses et son soubassement le savoir et non sur la spéculation financière et ce dans un environnement concurrentiel , loin de tout monopole) et ce en donnant un rôle accru au FMI comme garant de la régulation mondiale et éviter cette suprématie du dollar, qui ne devra plus se limiter seulement aux équilibres macro-économiques (déséquilibre des balances des paiements), tout en élargissant la représentation aux pays émergents au sein des institutions internationales. Car ce début du 21ème siècle, des disparités de niveau de vie criantes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L’abondance et l’opulence y côtoient d’une manière absolument insupportable la pauvreté et le dénuement. Sur plus de six milliards d’habitants que compte la planète, un cinquième – dont 44% en Asie du Sud – a moins d’un (01) dollar par jour de revenu. Quand on sait que, dans les 25 prochaines années, la population mondiale augmentera de deux milliards d’individus – dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement – on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l’humanité si rien de décisif n’est entrepris.

III- Conclusion – Repenser la théorie économique actuelle

Ne faut-il pas s’attaquer à l’origine du mal qui ronge le système économique mondial et par là la théorie économique actuelle qui fonde les politiques économiques dominantes , du fait que la théorie keynésienne est une théorie de court terme élaboré dans le cadre d’Etats Nations conjoncturelle alors qu’avec l’interdépendance accrue des économies et l’apparition de nouveaux acteurs dont les pays émergents expliquant que l’on ait passé du G8 au G20, la crise est mondiale et structurelle ? Pour reprendre le Financial Times Deutschland de début juin 2009, les économistes devraient avouer que la pensée économique dominante est un échec flagrant, autant que celle du système financier dans son ensemble comme le montre les fausses prévisions tant du FMI, de la Banque mondiale que la commission européenne qui en une année ont révisé trois à quatre fois leurs prévisions donnant ainsi de fausses informations tant aux gouvernants qu’aux marchés. La majorité des économistes fonctionnant sur des schémas théoriques du passé sont-ils incapables de comprendre les causes de la crise actuelle utilisant le concept de cycle pour expliquer la crise actuelle inapproprié car postulant à l’avenir une situation similaire à la période antérieure ? Ne doit t-on pas introduire les concepts de changement et de déséquilibre permanent au sein d’un univers turbulent (la théorie de la thermodynamique utilisée en physique combinée aux analyses sociologiques des stratégie souvent divergentes des acteurs économiques, politiques et sociaux au sein d’un monde de plus en plus globalisé peut être utile), du fait que nous assistons à une rupture systémique, la période à venir n’étant en rien identique à la précédente? En tout cas des pistes de recherche stratégiques ayant un impact opératoire utiles à explorer tant pour les universitaires que les politiques.

C’est que les effets de la crise d’octobre 2008 devrait préfigurer de profonds bouleversements géopolitiques, monétaires et socio-économiques entre 2015/2020, voire politique étant une crise systémique, malgré des régimes politiques diamétralement différents, les intérêts économique des Etats-Unis d’Amérique et de la Chine , du moins à court terme convergent. Qu’en sera t-il si la dépréciation du dollar devait continuer dans le temps ? Fait significatif de cette méfiance vis-à-vis du dollar, fin août 2009 l’Inde s’est engagée à acheter 10 milliards de dollars en obligations émises par le FMI et la Chine pour 50 milliards de dollars, obligations libellés en droits de tirages spéciaux (DTS), ces derniers étant un instrument monétaire international, créé par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres, valeur d’un panier de monnaies dont le dollar représente seulement 41% et les autres monnaies 59%. Concernant l’Afrique, celui-ci, reste un continent prometteur comme l’attestent les différentes rencontres USA/Afrique, Europe/Afrique, Chine/Afrique, Japon/Afrique Inde/Afrique Turquie/Afrique qui .s’insèrent dans le cadre d’une lutte pour la reconfiguration géostratégique du monde.

Les sujets tels que l’intensification de la lutte contre la pauvreté et le sous-développement des pays africains ainsi que la constante marginalisation de l’Afrique nécessitent une nouvelle intervention radicale, qui auraient une nouvelle vision garantissant la régénération de l’Afrique, en intégrant le défi du XXIème siècle qui est celui de la protection de l’environnement et la revalorisation du savoir. Les circonstances sont en effet propices au lancement d’une initiative mondiale en faveur du développement durable dans l’activité économique. Faute de relever ce défi, la crise mondiale constituera une menace pour le monde au cours des années à venir et en particulier pour le continent Afrique. Tout cela renvoie à des enjeux géostratégiques de première importance, montrant l’importance du continent dont le développement doit être pris en compte.

26 septembre 2009 Docteur Abderrahmane Expert international, professeur en management stratégique (Algérie), algerie-focus.com

(1)- l’excellent article « La réunion duG20 du 02 avril 2009 et les oubliés du G172 » par Philippe Hugon, directeur de recherche à l’IRIS www.affaires-strategiques.info/spip.php

Egalement interview du docteur Abderahmane MEBTOUL invité du jour -à Radio Algérie Internationale le 26 septembre 2009 : quel impact de la réunion du G20 à Pittsburgh

NB- Réunion à Pittsburgh (Pennsylvanie, est des Etats-Unis) du sommet du G20 rassemblant les dirigeants des vingt plus grandes économies mondiales, dont voici la liste:Etats-Unis d’Amérique Barack Obama, Afrique du Sud: président Jacob Zuma ,Allemagne: chancelière Angela Merkel,Arabie saoudite: ministre des Affaires étrangères, prince Saoud Al-Fayçal,Argentine: présidente Cristina Kirchner,Australie: premier ministre Kevin Rudd,Brésil: président Luiz Inacio Lula da Silva,Canada: premier ministre Stephen Harper,Chine: président Hu Jintao,Corée du Sud: président Lee Myung-Bak,France: président Nicolas Sarkozy,Inde: premier ministre Manmohan Singh,Indonésie: président Susilo Bambang Yudhoyono,Italie: président du Conseil Silvio Berlusconi,Japon: premier ministre Yukio Hatoyama,Mexique: président Felipe Calderon,Royaume-Uni: premier ministre Gordon Brown,Russie: président Dmitri Medvedev,Turquie: premier ministre Recep Tayyip Erdogan,, Union européenne: président Fredrik Reinfeldt, premier ministre de la Suède.

Ont été invités des pays participants non membres du G20:

Espagne: premier ministre José Luis Zapatero,Ethiopie: premier ministre Meles Zenawi, représentant le Nouveau Partenariat pour le développement en Afrique (Nepad),Pays-Bas: premier ministre Jan Peter Balkenende,Singapour: premier ministre Lee Hsien Loong, représentant le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec),Thaïlande: premier ministre Abhisit Vejjajiva, représentant l’Association des nations du sud-est asiatique (Asean).

Et des organisations internationales:Banque mondiale,Fonds monétaire international (FMI),Forum de stabilité financière,Organisation des Nations-Unies (ONU),Organisation mondiale du commerce (OMC),Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).