Une soixantaine de cadres, dont l’ancien Premier secrétaire Karim Tabbou, ont annoncé ce mardi 17 juillet leur démission du plus vieux parti d’opposition en Algérie. Malgré un retour récent sur la scène politique, ce dernier est encore en proie aux instabilités.
« Nous n’avons jamais souhaité nous trouver dans cette radicalité vis‑à‑vis de notre ancien parti et de nos anciens camarades de lutte. Cependant, les contorsions et les déviations par lesquelles l’équipe dirigeante actuelle veut soumettre le parti à la logique totalitaire du pouvoir ne nous laisse guère le choix sur les décisions à prendre », ont indiqué les signataires dans une déclaration publique.
Les démissionnaires affirment qu’ils refusent d’être « complices des tractations menées à l‘insu des militants et de l’opinion publique ». « Bien sûr qu’il ne s’agit pas ici pour nous de solder des comptes, de nous engager dans des querelles inutiles qui risquent d’émousser le peu de crédit qui reste à ce parti », assurent‑ils. Dix de ces cadres démissionnaires ont rencontré des journalistes ce mardi à Draria, dans la banlieue ouest d’Alger.
« En tant que cadres, nous avons choisi une solution conforme à nos convictions. On respecte Aït Ahmed, mais nous considérons que la démarche actuelle est un dérapage », estime l’avocat Hamdani Redha, ancien responsable du parti à Bordj Bou Arreridj. « Nous disons bonne chance au FFS, nous respectons les militants, mais le malaise est profond », soutient Karim Tabbou.
Pour Bouhitem Châabane, membre du Conseil national et fédéral de Biskra, le FFS est devenu « un client du pouvoir ».
Vers la création d’un nouveau parti politique
Ces cadres, parmi lesquels figurent des membres du Conseil national, d’anciens responsables,des responsables fédéraux ainsi que des élus, entendent « assumer leurs responsabilités » en créant « un cadre rassembleur » augurant vraisemblablement un parti politique.
« Nous voulons réhabiliter le politique et restaurer l’ordre éthique, moral et intellectuel ; nous voulons poursuivre cet exercice de pédagogie politique, mobilisation citoyenne et luttes démocratiques en mesure de construire une conscience politique nationale », indiquent- ils.
« Construire une Algérie libre et heureuse n’est ni un slogan ni une chimère, c’est un projet. Une ambition », concluent‑ils.
Myriama Mokdahi