S’il y a bien eu une défaillance dans la gestion de la crise des 32 Algériens détenus par Israël, c’est bien celle de la communication, chaotique, lente, réactive et étrangement dispersée. L’Algérie a été un des derniers pays à condamner l’attaque de Tsahal sur la «Flottille Gaza», n’a revendiqué la libération et l’intégrité de ses ressortissants qu’une trentaine d’heures après leur emprisonnement et n’a donné de nouvelles de ces derniers que bien après Al Jazeera.
On aura beau philosopher sur la stratégie de communication algérienne, elle a été nulle et ce n’est pas la première fois que ça arrive. On voudrait bien croire que les pratiques diplomatiques et les besoins des négociations imposent à l’Etat algérien une certaine réserve et une confidentialité pour préserver les vies de nos compatriotes. Ceci justifie-t-il pour autant l’absence totale d’interlocuteur officiel qui aurait pu tenir informée l’opinion publique sur l’état d’avancement de l’affaire et donner des nouvelles, mêmes sommaires, sur le cas des Algériens emprisonnés par un État des plus barbares ? Les nouvelles arrivaient d’un peu partout et pas toujours vérifiées.
La cellule de crise, bien qu’officieuse, faisait ce qu’elle pouvait et le reste des informations nous parvenaient via Al Jazeera. Peut-on nous dire, dans ce cas, à quoi sert le ministre de la Communication si ce n’est à gérer la partie information dans de pareille circonstance ? Le nouveau ministre du Secteur Nacer Mhel, qui connait pourtant l’importance de l’instantanéité de l’information puisqu’il était le DG de l’APS, n’a pas dérogé à la règle. Ne jouant aucun rôle dans cette affaire, il s’est effacé pour laisser place à des tardifs et insignifiants communiqués de presse rédigés comme des revues de presse.
L’Etat algérien n’a toujours pas assimilé l’importance de la communication dans la Gouvernance moderne. Et un jour, il risque de payer cette anomalie très chère, s’il laisse aux autres le soin de parler en son nom.
Ali B.