Jeudi devant les députés de l’APN, le ministre de la justice garde des sceaux a été obligé de répondre à de sévères critiques qui lui ont été faites lors de la discussion du projet d’amendement du code pénal et de la loi sur la corruption.
Parmi les députés qui se sont acharnés contre le ministre, le député du Rassemblement National Démocratique, RND, M. Seddik Chihab qui s’est adressé à Belaiz en lui disant : « excusez-moi Monsieur le ministre, mais tous vos efforts n’ont eu aucun résultat sur le terrain et la volonté politique n’a aucun sens dans la lutte contre la corruption».
Répondant à Chihab, Belaiz a déclaré : « je souhaiterais que vous gardiez vos préjugés, la lutte contre la corruption est l’affaire de tout le monde et non pas l’affaire du ministre seulement », avant d’ajouter : « je suis content que vous m’ayez critiqué, toutefois, vous représentez l’élite et vous ne devez pas critiquer les autres sans preuve», avant d’enchainer : « je ne partage pas l’avis de ceux qui nient l’existence d’une volonté politique de lutte contre la corruption, et de ceux qui pensent que la corruption est devenue un sport quotidien », reconnaissant, toutefois, l’existence de corrompus à tous les niveaux des institutions et de l’Etat et que la situation a dégénéré. Toutefois, la lutte contre ce fléau relève de « la responsabilité de tout le monde », a-t-il déclaré. Dans le même contexte, le ministre de la justice a reconnu que les gens ne sont pas jugés sur le même pied d’égalité et reconnaît également l’existence de l’impunité qu’il a qualifiée de « calamité » laquelle nuit terriblement à l’économie du pays. Il a, notamment, affirmé que certains responsables et députés n’ont pas déclaré leurs biens en dépit des correspondances qui leur ont été adressées, à ce sujet, par le premier magistrat de la Cour Suprême. A ce propos, le ministre Belaiz a fait remarquer que les députés ont, eux mêmes, refusé de voter cette loi qui les oblige à déclarer leurs biens et si l’on applique la loi, on enlèvera l’immunité parlementaire à plusieurs parmi eux et seront poursuivis. Selon Tayeb Belaiz, les députés qui ont fait de fausses déclarations sur leurs biens seront condamnés à des peines allant entre 3 et 5 ans de prison. Ainsi, pour la première fois en Algérie, un ministre reconnaît qu’au parlement, des députés véreux se la coulent douce après avoir détourné des sommes colossales en totale impunité !
RAF avec El Khabar