La protestation des Unités républicaines de sécurité (URS), de la sûreté nationale, mercredi et jeudi, n’est pas restée sans conséquence. Si le premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz, se sont formellement engagés à ce qu’il n’y ait pas de «représailles», donc pas de poursuites à l’encontre des policiers qui ont laissé vacant leurs postes de travail et sont sortis dans la rue pour protester, il n’en demeure pas moins que des enquêtes vont être diligentées pour tenter d’avoir les détails de cette affaire ou l’origine du mouvement.
Selon plusieurs sources médiatiques nationales, le Chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, aurait chargé son conseiller spécial à la sécurité, Bachir Tartag, d’enquêter sur la mutinerie des policiers à Alger dans le reste du pays. Mais le plus gros problème pour les hauts responsables sécuritaires du pays, c’est qu’aucun service n’a pu prévoir ce malaise dans la police. A ce titre, le Ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz se voit confier la mission de consulter les RG (Renseignements généraux) de la police qui s’occupent, normalement, de cet aspect.
Il semblerait qu’aucun rapport d’un quelconque service n’ait anticipé une situation pourtant «explosive». Le patron très contesté de la police, le Général major Hamel se pose lui aussi la même question. Comment se fait-il que ses Renseignements généraux n’ont pas soupçonné l’existence de ce malaise ? En l’espace de 48 heures, un important système sécuritaire national s’est «enrayé». Ce qui a été perçu comme un problème d’une gravité incomparable. Si, pour l’instant, aucun responsable n’a été désigné, et par conséquent aucune décision (sanction) n’a été prise, il est clair que dans les prochains jours, ou semaines, des responsables vont être sacrifiés. Le Ministère de l’Intérieur ne peut se permettre le luxe de revivre, une seconde fois, une telle situation.
Elyas Nour