Handball : Aziz Derouaz «sacrifié» pour désamorcer la crise ?

Redaction

Elu le 16 mars dernier à la tête de la Fédération algérienne de handball (FAHB), il est plus qu’évident qu’ Aziz Derouaz se dirige tout droit vers sa destitution.

En effet, suite à la missive de la Fédération internationale (IHF), qui a atterri il y a plusieurs jours, au siège du Comité olympique algérien (COA), sommant la FAHB de refaire les élections si elle veut éviter une sanction, le Président de l’instance olympique s’est déplacé en Suisse pour rencontrer – une réunion qui a eu lieu avant-hier – l’égyptien Hassan Mustapha, président de l’instance internationale de handball. Une rencontre qui a débouché sur l’adoption par les deux parties d’une feuille de route dont les recommandations devront être impérativement mises en application par la Fédération algérienne. Il s’agit donc de l’organisation d’une Assemblée ordinaire pour la mise en conformité des statuts de la FAHB avec ceux de l’IHF, et d’une assemblée élective pour refaire les élections. En d’autres termes, l’instance internationale vient de dicter à la fédération nationale la démarche à suivre. Ce qui fait que beaucoup y verront une «immixtion» dans les affaires internes. A ce titre, il est utile de rappeler que le conflit opposant l’instance internationale à la fédération algérienne remonte à l’année dernière, lorsque le ministère de la tutelle (Ministère de la jeunesse et des sports) a décidé de remplacer, au mois d’octobre, l’ancien Secrétaire générale de la Fédération, Habib Labane, d’ailleurs membre de la Commission Coaching et méthodologie de l’IHF, par Aziz Aït Dib. Ce qui a «irrité» l’instance internationale, mais surtout le Président de l’époque de la FAHB, Djaafer Aït Mouloud, qui estime que même si le SG est un «salarié» du MJS sa nomination dans une fédération demeure néanmoins soumise à consultation.

En tous cas, l’élection de Derouaz à la place d’Aït Mouloud, n’a apparemment rien réglé puisque dans sa missive, l’IHF remet sur la table cette question, avec plusieurs autres griefs aussi, notamment le non respect de la procédure conduisant aux élections. L’instance internationale a cité, entre autre, le fait que le SG, Aït Dib, ait décidé de proroger le délai de dépôt des candidatures de 48 heures alors que logiquement c’est la commission de candidature qui devait le faire et en expliquant, bien évidemment, le pourquoi d’une telle décision. De plus, l’IHF estime que rien ne justifie la décision du MJS de déclarer l’ancien président Aït Mouloud inéligible pour ces élections. Ce sont tous ces éléments qui ont conduit à cette situation.

International VS National

Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois qu’une fédération nationale fait face à l’ire de l’instance internationale. La FAF (Fédération algérienne de football) a vécu déjà de telles situations à maintes reprises. Des crises nées souvent suite à l’interférence de la tutelle dans les affaires de la Fédération en décidant, quelques fois, de «dégommer» un président. En adhérant à une instance internationale, une fédération nationale se doit de respecter un minimum de règles et de procédures. La Fifa (Fédération internationale de football) a même établi des statuts types dont les fédérations doivent s’inspirer. Il se pourrait qu’Hassan Mustapha ait un «compte» à régler avec Derouaz, mais c’est agissements des responsables de la tutelle et de la fédération algérienne qui ont rendu possibles ces brèches. Maintenant, après avoir tout fait pour qu’il soit élu président, notamment en écartant Aït Mouloud, Derouaz va être sacrifié. Et il se pourrait que l’ancien président refasse surface. Dans ce cas là, tout ce temps aura été gaspillé pour rien.

Elyas Nour

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