Il a commencé un nouveau job lundi, il a été désigné président de l’Egypte le mercredi

Redaction

En termes de carrière, c’est ce que l’on appelle une ascension fulgurante. Le président de la cour constitutionnelle Adly Mansour a été désigné président par interim de l’Egypte par le général Abdel Fatah al Sisi. Une sacrée promotion pour quelqu’un qui avait pris ses fonctions de président de la cour constitutionnelle… deux jours plus tôt!

En effet, ce juge de 68 ans avait été désigné nouveau président de la cour constitutionnelle le 20 mai dernier, après avoir occupé le poste de vice-président de cette même cour. Mais sa prise de fonction a eu lieu seulement le 1er juillet dernier, dans le climat de manifestation que l’on connaît. Une promotion express. A tel point que le très sérieux site américain Business Insider s’est laissé surprendre et a annoncé la nomination de Maher El Beheiry, le prédécesseur d’Adly Mansour qui occupait ce poste depuis 1991, comme président du pays par interim.

Adly Mansour devra tenir les rênes d’un pays divisé après plusieurs jours de manifestations massives et sanglantes entre opposants et partisans du premier président élu démocratiquement en Egypte. Ironie du sort, ce juge avait été nommé président du Conseil constitutionnel par Mohamed Morsi lui-même.

Le président est un énarque !

Ce sexagénaire, père de trois enfants, a obtenu une bourse pour étudier dans le prestigieuse Ecole nationale d’administration (ENA) à Paris avant d’entamer une longue carrière judiciaire sous de régime de Hosni Moubarak. Il a exercé dans des tribunaux religieux, encadrés par l’Etat égyptien, où il émettait des fatwas ou des décrets sur des questions religieuses, mais aussi dans des cours civiles et criminelles.

Un outsider inattendu

Contrairement aux principaux leaders d’opposition –comme le prix Nobel de la paix Mohammed ElBaradei ou l’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa– son nom n’est jamais apparu parmi les successeurs potentiels de M. Morsi. Cet anonymat relatif a probablement intéressé les militaires désireux de mettre en avant une figure neutre pour assurer la transition qui s’annonce mouvementée. Ce juge mince et moustachu de 67 ans aurait probablement pu parcourir les manifestations, qui ont rassemblés des millions d’Egyptiens depuis dimanche pour demander le départ de M. Morsi, sans être reconnu.

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