Coulisses : Poussée par le Maroc la Mauritanie risque de lâcher la RASD et fâcher l'Algérie

Redaction

« La Mauritanie est-elle en train d’abandonner sa neutralité traditionnelle sur le dossier du Sahara Occidental ? » s’interroge à juste titre le journal français Maghreb Confidentiel.

Première raison : les dernières déclarations du député de la majorité au pouvoir, Moustapha Ould Abdel Aziz, réclamant au gouvernement de « retirer sa reconnaissance de la République Arabe Sahraouie (RASD) », semblent effectivement annoncer un imminent basculement de la Mauritanie dans le camp marocain dans ce conflit.

Autre élément révélateur : le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, un proche de Mohamed Yassine Mansouri, patron de la DGED, les services marocains, doit sa victoire aux présidentielles du 5 août 2009, en partie grâce au soutien direct du roi du Maroc Mohammaed VI, ajoute la même source. Dans ce cas, il ne serait pas étonnant que le président Mohamed Ould Abdelaziz, en guise de reconnaissance au Maroc, décide de lui rendre la pareille en lâchant les Sahraouis.

Il faut savoir qu’à l’époque, en pleine lutte pour le pouvoir en Mauritanie, l’Algérie avait tenté à son tour de placer « son » candidat, Ely Ould Mohaled Vall, qui est un habitué du Palais présidentiel d’El Mouradia, précise la même source.

Mais, dans ce combat autour du dossier du Sahara Occidental, le Maroc semble avoir réussi à gagner le round mauritanien, en ralliant le président Mohamed Ould Abdelaziz à sa politique. Un retournement de situation qui déplaît sérieusement à Alger.

Les autres fronts ouverts.

L’Algérie ne démord. En effet, la 4ème réunion de « haut niveau » présidée par le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, était l’occasion pour les deux chefs d’Etats d’accorder leurs violons sur le dossier du Sahara Occidental. Ainsi, ils ont exprimé leur « volonté de continuer à travailler dans le cadre des Nations Unies en vue de trouver une solution juste, définitive et mutuellement acceptable par le Maroc et le Front Polisario, qui garantisse le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».

Par ailleurs, le magistrat espagnol, Baltasar Garzon, prévoit de se rendre prochainement à Tindouf pour mener une commission rogatoire sur la répression marocaine au Sahara occidental et entendre les témoignages de treize réfugiés sahraouis. Cela s’ajoute aux inquiétudes exprimées dernièrement par le gouvernement Britannique au Maroc sur la question des droits de l’homme au Sahara occidental que l’affaire de la militante sahraouie Haïdar a remis sur le tapis.

En réaction à cette pression internationale, le Maroc n’hésite pas à recourir à des opérations de lobbying ciblées en direction des sénateurs et des hommes d’influence à Washington. Mais, le résultat n’est pas toujours garanti, l’affaire Aminatou Haïdar en est l’illustration.

RAF