Interdiction du BlackBerry en Algérie. Hillary Clinton s’oppose*

Redaction

L’Arabie Saoudite vient d’annoncer qu’après négociations avec Research in Motion (RIM), elle tolère l’utilisation du BlackBerry au pays.

De leur côté, le Liban et l’Algérie s’ajoutent à la liste des pays qui ne tolèrent pas les données cryptées du BlackBerry, soit l’Inde et les Émirats arabes unis.

Les autorités libanaises désirent entreprendre des négociations avec RIM pour accéder aux données illisibles des utilisateurs libanais du BlackBerry.

L’Algérie pense interdire l’utilisation du BlackBerry s’il s’avère que sa sécurité nationale est menacée, selon le quotidien El-Khabar cité par Reuters.

Le ministre canadien du Commerce international, Peter Van Loan, a annoncé qu’il espérait aider RIM à trouver un compromis avec les Émirats.

Pendant que la liste des pays voulant contrôler le téléphone intelligent ne cesse de s’allonger, RIM obtient l’aide d’une alliée de taille. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a affirmé jeudi en conférence de presse que la liberté de marché était à considérer.

« Nous sommes conscients que des questions légitimes de sécurité se posent, mais il existe également un droit légitime à un accès et à une utilisation sans entraves », a déclaré Hillary Clinton, secrétaire d’État américaine.

Rappelons que dans les pays où sera interdit le BlackBerry, les touristes et les gens d’affaires étrangers ne pourront y utiliser le leur.

De l’espionnage politique?

L’intervention américaine a de quoi surprendre, RIM étant une société canadienne.

« Peut-être y a-t-il des intérêts un petit peu cachés derrière cette intervention », suppose le directeur du Centre international de criminologie comparée à l’Université de Montréal, Benoît Dupont.

« Notamment le fait que [les] propres services de renseignements [américains] arrivent peut-être déjà à intercepter et à décoder les communications de BlackBerry et qu’ils ne souhaitent pas que le flot de communication en provenance des pays du Golfe soit interrompu de manière brusque », continue Benoît Dupont.

En 2007, un scandale entourant RIM a éclaté en France. Le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) a affirmé que RIM pourrait vendre ses données à la National Security Agency (NSA), l’agence de renseignement des États-Unis. Le fabricant canadien l’a vivement nié.

Al-Qaïda à l’origine des craintes

L’Algérie dit faire face à une montée régionale d’Al-Qaïda, c’est pourquoi elle impose une rigueur extrême en matière de sécurité dans les télécommunications.

« Nous examinons la question [du BlackBerry]. Si nous déterminons qu’il y a un danger pour notre économie ou notre sécurité, nous y mettrons fin », a dit le ministre des Télécommunications, Moussa Benhamadi, au quotidien El-Khabar cité par Reuters.

Le Liban souhaite des pourparlers avec RIM en vue d’obtenir un programme qui lui permette de décoder les communications faites par ses 60 000 citoyens utilisateurs du BlackBerry.

RIM négocie déjà avec l’Inde et les Émirats arabes unis.

Le récent revirement de situation en Arabie Saoudite pourrait relever de la bonne volonté des deux joueurs concernés. Selon une source de Reuters en Arabie Saoudite, « RIM a montré jeudi un degré de flexibilité qui n’existait pas au cours des trois derniers mois. Nous avons commencé à discuter des détails techniques du nouveau système. »

L’enjeu est très important pour RIM : on compte plus d’un million d’utilisateurs de BlackBerry en Arabie saoudite et aux Émirats.

D’après un reportage de Maxime Bertrand
radio-canada.ca

(*) le titre est de la rédaction

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