Israël-Palestine : Kerry vise un accord de paix d’ici à 9 mois

Redaction

Lu sur Le Monde.fr

Le rendez-vous est pris pour dans deux semaines entre les négociateurs israéliens et palestiniens, et cette fois au Proche-Orient. Les deux camps « se rencontreront en Israël ou dans les territoires palestiniens pour des négociations formelles », avec pour « objectif » de trouver « un accord final au cours des neuf prochains mois », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, mardi 30 juillet.

« Les parties sont tombées d’accord aujourd’hui pour que toutes les questions du statut final, toutes les questions fondamentales et toutes les autres soient toutes sur la table des négociations. Je crois fermement que les dirigeants, les négociateurs et les citoyens qui s’investissent peuvent faire la paix pour une raison très simple : ils y sont obligés. Une solution viable à deux Etats est la seule voie pour résoudre ce conflit. Il ne reste pas beaucoup de temps pour y arriver et il n’y a pas d’alternative. »

Le chef de la diplomatie américaine, artisan de cette reprise de contacts directs entre Israéliens et Palestiniens après trois ans de gel, s’exprimait aux côtés de la ministre de la justice israélienne, Tzipi Livni, et du négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat.

DEUX ÉTATS, « LA SEULE VOIE VIABLE »

Des pourparlers directs israélo-palestiniens ont repris symboliquement lundi soir à Washington autour du repas de rupture du jeûne du ramadan, l’iftar, offert par M. Kerry. Les Etats-Unis ont exhorté les deux parties à négocier de « bonne foi » afin de trouver un « compromis raisonnable ». M. Erakat a salué les efforts du patron de la diplomatie américaine, affirmant que « personne d’autre que les Palestiniens ne bénéficierait davantage d’un succès » des négociations de paix avec Israël, sous l’égide de Washington. « Je suis ravi que toutes les questions soient sur la table […]. Il est temps pour les Palestiniens d’avoir leur propre Etat souverain », a encore dit le dirigeant palestinien. Et Mme Livni s’est elle aussi montrée plutôt optimiste. « Je crois que l’histoire ne se fait pas par les cyniques. Elle se fait grâce aux réalistes qui n’ont pas peur de rêver », a lancé la ministre.

Les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et les Nations unies ont appelé ensemble Israéliens et Palestiniens à ne pas faire échouer les pourparlers. Notant que « beaucoup de travail reste à faire », le Quartette pour le Proche-Orient a exprimé « l’espoir que la reprise des négociations sera concrète et continue, et tracera clairement la voie vers une solution à deux Etats, la fin du conflit, ainsi qu’une paix et une sécurité durables pour les Israéliens et les Palestiniens ».

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé que François Hollande se rendrait en Israël et dans les territoires palestiniens « à la fin de l’année », lui-même précédant le président français début septembre. La France soutient la démarche engagée par Washington et apportera son aide « à chaque fois que cela sera possible », a redit M. Fabius. « Ce qui nous a été demandé par les Américains il y a déjà trois, quatre mois, c’est ‘accompagnez-nous mais ne prenez pas directement la main à notre place’, a-t-il souligné. Même si nous mettons de l’espoir dans ces négociations, nous savons qu’elles seront extrêmement difficiles. »