Assise depuis deux heures dans une voiture, pour me rendre à Dély Brahim, à l’autre bout d’Alger, je me suis mise à rêver de traverser la ville en deux roues, zigzaguer dans les embouteillages, le vent sur le visage… Et puis ma petite bulle dans laquelle je m’étais réfugiée a vite éclaté, comme s’il était possible de faire de la moto en Algérie. Et une femme en plus !
J’avais cette idée reçue qui me trottait dans la tête jusqu’à ce que l’on m’assure qu’il existait des motards, et même des femmes qui maîtrisent la moto comme personne. Incroyable. J’aimerais tellement être à leur place. Alors lorsque j’apprends que la marque Harley Davidson installée depuis l’année dernière à Blida organise Samedi 26 octobre la fameuse « charity parade », je me dis que c’est l’occasion de découvrir ce fameux sport mécanique. Cette opération caritative est organisée au profit du Programme alimentaire mondiale des Nations Unies (PAM). Dans le monde entier, la marque américaine invite tous les motards à défiler pour soutenir le PAM dans ses actions. Un événement qui peut s’avérer assez incroyable : 50 motards qui roulent en file indienne pour lutter contre la faim dans le monde. Je n’hésite pas une seule seconde, une bonne action et une virée en moto, l’expérience ne peut être qu’enrichissante, et en plus elle allait me démontrer que faire de la moto c’est possible en Algérie. En route !
Je n’ai peur de personne en Harley Davidson
L’univers de la moto a toujours été mystérieux pour moi. J’ai toujours trouvé ces grosses cylindrées très impressionnantes, et leurs propriétaires encore plus. Vêtus de leur blouson en cuir, lunettes de soleil, ils bichonnent leurs deux roues avec un amour inconditionnel, intrigant mais c’est qu’elles doivent bien leur rendre. D’un côté ça me rassure, parce que nos amis les motards semblent connaître par cœur la mécanique de leur Harley. Parce que oui quitte à rouler en moto, autant le faire avec la mythique Harley Davidson. Belles et grosses, ces grosses motos sont plus rassurantes et donnent une belle allure.
J’avoue que je ne suis pas très à l’aise les premiers temps, il faut dire que je détonne un peu dans ce milieu de biker, jean et ballerines roses pour faire de la Harley, on a vu mieux comme tenue de route ! J’escalade tant bien que mal la grosse moto, je suis à deux doigts de tomber, je pense que j’ai l’air ridicule mais qu’importe je ne me démonte pas. Je suis à peine installée sur la Harley Davidson, que déjà je dois subir tous les regards amusés des automobilistes qui passent sur l’autoroute. Puis les klaxons, et des moqueries, qu’ai-je fait de particulier à part monter sur un moyen de locomotion ? Mais après m’être déjà baladée seule dans les rues d’Alger centre et avoir essuyé les insultes, et autres remarques, je crois que je peux tout affronter.
« Tu te sens à l’aise, tu n’as pas peur ? », me demande le propriétaire de la moto. « Oui bien sûr! » , dis-je d’un air peu convaincu. Je sens le moteur chauffer sous mes pieds, la moto vibrer, mince alors je fais vraiment de la Harley…